p. 19 : un témoin, qui écrit sur écran :

« L'indestructibilité de la disquette par rapport au papier. »

L'autre qualité du cahier, du manuscrit, c'est sa fragilité (mais aussi son indestructibilité : le cahier peut aussi traverser les siècles, et peut-être plus sûrement qu'une disquette – qui elle, en outre, peut se bloquer, se fermer : rien n'est plus fragile que la virtualité – ; le cahier (l'encre, la main, le papier) est concret, palpable, tangible, vivant. Il parle à tous les sens. L'écrit électronique est une vue de l'esprit. (Voir de même la fin de son intervention : « l'architecte électronique de sa propre existence » ; « belle » phrase qui, à bien y regarder, n'a pas beaucoup de sens. Est-ce une construction ? est-ce un plan pour une construction ? Le simple relevé, rapport de ses faits, gestes, pensées n'est pas une construction ; il en devient une lorsque, comme moi, on l'utilise : je construis à partir de ce rapport ; en ce sens, je peux me considérer comme un architecte : je jette les plans en vue d’une construction…)

 

 

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