Introduction de Philippe Lejeune, de la machine à écrire à l'écran, son manque de goût pour le cahier et pour son écriture ; de là, la question du manuscrit et cette réflexion (la mienne) : le lien entre le journal intime (ou l'intimité, voire l'écrit en général – qui reste tout de même le lieu de l'intimité) et le manuscrit, c’est-à-dire papier (encre), main. Et avant toute chose : la main, l'une qui tient le cahier, l'autre un instrument à écrire. Et de là mon antienne : on n'écrit pas de la même manière (et sans doute pas la même chose) sur du papier que sur un écran (mais on n'écrit pas sur un écran : on transmet ; c'est lui qui écrit, qui traduit ; l'écriture, c'est le tracé ; pas de tracé sur un écran, ni même d'impression, ou d'empreinte ; l'encre forme une empreinte – de soi, entre autres choses) ; a fortiori, un écrit d'ordre intime (intimus : le plus intérieur)... (Je note à l'instant la fréquente mention d’une mauvaise écriture, ou laide, ou que l'on n'aime pas, qui pousse l'auteur du journal à passer à la frappe sur un clavier ; répulsion, recul, fuite ; pourquoi ?...)