C’est la même fée qui préside aux voyages. Les voyages, justement. J’avais pensé à Prague, à l’Irlande, puis avais reçu cette invitation qui coïncidait avec son jour de naissance. J’en avais été contrarié. En même temps, j’avais pensé que les voyages ne devaient pas nécessairement porter l’empreinte de distances et de langues inconnues, et qu’en vérité, cette invite à un parcours, à une visite mystérieuse était une belle manière de voyage et qu’à ce voyage il n’était pas indigne de la convier...

Le ciel se couvre un peu. Il nous a été recommandé de prendre des chaussures de marche et des jumelles. On y ajoutera des vêtements chauds et des parapluies.

Elle a trouvé son cadeau, est venue m’embrasser. Me reste à m’habiller et à aller chercher la voiture.

Je suis allé lui acheter le bouquet de lys rituel. L’un d’eux repose sur la plage arrière de la voiture. La pluie a cessé. Lorsque je suis sorti, le ciel au bout de la rue était bleu. À présent, au-dessus de la maison, il est gris, mais lumineux, malgré tout. La fée opère. Opère sur le ciel, mais également sur moi qui me sens énervé, tendu, comme s’il s’agissait de moi, comme si c’était vers moi que dans deux heures les invités monteront, alors que j’en fais partie, et que dans quelques heures, à leur image, emmitouflé, fébrile, je gravirai le mont...

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