Nous étions chez Line et Graham. Cela faisait dix ans si j’excepte la soirée chez nous il y a un mois. Apéritif dans le jardin, repas dans la cour. Nous avons parlé de Venise, des projets de Graham (il est toujours en arrêt maladie et n’a pas la moindre envie de retourner devant des élèves), de littérature anglo-saxonne, dont Ulysses (et en particulier de l’exemplaire du père d’Éléonore que j’avais pris dans sa bibliothèque après sa mort). L’accumulation des livres ne s’est pas arrêtée, au contraire : le piano est désormais inaccessible, il y a des piles d’un mètre cinquante partout, sans compter la multitude de bibelots, de cadres, de pièces d’art. Il rit tandis que Line soupire. « T’imagine, passer l’aspirateur avec toutes ces piles ! » « Mais il n’y a la moindre place où les mettre, tout est bouché ! »