retour

 

1997

 

*

 

2 février

 

J’avais une répétition avec Valérie pour le duo de Frescobaldi. J’ai passé les trois heures précédentes à peiner sur ma partie, au point que je l’appelée pour reporter. Coup de chance : elle avait du travail, désirait annuler notre rendez-vous. Nous nous revoyons dans huit jours… C’est sans grande conviction que je l’ai reprise : cette écriture requiert un type de technique pianistique que je ne possède pas et n’acquerrais pas en huit jours, ni même en quinze, ou vingt. Pourtant, aujourd’hui, rebondissement : pour la première fois, les notes ont pris forme et je suis parvenu à donner à cette pièce un semblant de cohésion...

 

 

6 février

 

Répétition de chant. J’étais d’une tristesse infinie, dégoût total, j’ai eu un mal fou à m’y mettre, ai même failli, à un moment donné, tout annuler. Mais comme il n’y avait pas de raison qu’ils pâtissent de mon état, j’ai fait un effort. L’effort s’est révélé bénéfique, et concluant ; c’est sans doute l’une des meilleures répétitions depuis le début. Nous avons surtout travaillé les nuances et j’avoue qu’à deux ou trois reprises et durant quelques instants, j’ai été bouleversé. N.-D. du Carmel prend véritablement forme. Jusqu’à présent, je n’avais guère d’idée – et pas tellement le goût aux idées – quant à sa forme d’ensemble. J’ai donné quelques indications ; ils m’en ont apportées. Le tout fait que ça prend véritablement forme et je suis ravi que tout ne vienne pas de moi, qu’ils aient leur apport, leur rôle dans l’élaboration sensible de la pièce. Je regrette seulement de ne pas savoir encore pleinement m’extérioriser en tant que chef. Ça me semble décidément très difficile. Mais petit à petit ça vient, et il faut que ça vienne, car c’est de moi, en tant que conducteur, que dépendent l’intelligence et la vie de la pièce (mais en vérité de toutes les pièces)... En fin de répétition, nous avons revu Fête-Dieu pour le plaisir. Ça a été décevant, il faudra la revoir, la retravailler. Puis, à ma demande (j’avais aussi envie de chanter), nous avons vu Philippe et Jacques, Thierry et moi, puis Jacques qui manifeste toujours le même désir et la même impatience de la chanter. Tout cela m’a un peu remis en place...

 

 

7 février

 

J’ai vu Marie chez Valérie. Elle ne peut me fixer de dates précises, mais en règle générale elle est libre le matin en début de semaine. Au bout du compte, rien ne se décide (et quoi décider puisque je n’ai rien à lui proposer ?)…

 

 

9 février

 

Je ne suis pas allé au concert que Guy donnait avec son quatuor ; ce matin, je n’ai pas pu me rendre au récital que Bernard donnait au Palais des Congrès avec un quatuor ; je n’ai toujours pas appelé Isabelle, que du reste Valérie a vue et qui lui a promis qu’elle m’appellerait (il faut que je me procure un répondeur). Valérie a aussi vu Yann qui lui a promis qu’il m’appellerait. Bref, toujours la même histoire... Cette après-midi, j’ai fait répéter Jacques (Philippe et Jacques). Il retient bien, ça avance vite. Il n’est pas exclu qu’il fasse Jacques dans la version à enregistrer (nous nous sommes demandé ce que Jean-Marie pouvait penser de ses variations et changements, lui qui au départ devait assurer cette partie...)

Valérie a un nouvel appartement à deux rues du précédent. Magnifique. (À l’étage en-dessous se trouve le siège du Front National, ceci pour la petite histoire...) Elle le partage avec un homme, père d’une petite fille. Après la « répétition », ils m’ont invité à manger, j’ai fait sa connaissance. Se dégagent de lui bonté, calme, douceur ; j’ai l’impression que c’est exactement ce qu’elle devait obscurément chercher... Quant à la répétition, un désastre. Je pensais être suffisamment au point pour l’assurer convenablement, ça a été lamentable. J’ai honte... Nous nous revoyons la semaine prochaine, mais du fait du changement de date de Chocolat, il faudra que je l’appelle...

 

* quelque chose me turlupine à propos de Guy Mouy ; je suis certain de l’avoir rencontré dans un café (à Douai, il me semble). Nous y avions passé un bon moment, il m’avait parlé de lui et principalement des années qu’il avait passées au sein de l’orchestre de la Fenice à Venise. Je n’en trouve nulle trace dans mes journals (note du 16 septembre 2021)...

 

 

12 février

 

Répétition chant, tension générale. Nous faisons deux prises, c’est un désastre. Nous nous quittons déçus, découragés et dépités, rendez-vous la semaine prochaine...

(Est-ce ma propre tension qui a gagné le groupe ? Quoi qu’il en soit, je me trouve pitoyable, emprunté, empoté ; impossible de m’extérioriser – mais impossible aussi de me concentrer, de m’attacher un tant soit peu à ce que nous faisons. Que faire pour lutter contre V. ?...)

 

19 février

 

Répétition chant. Mal au début, ça s’est nettement amélioré vers la fin. Quoi qu’il en soit, c’est inégal ; mais proche d’un réel résultat ; résultat qu’il ne tient qu’à moi de rendre accessible. Ma « direction » est toujours aussi déplorable. « Fais bouger ton corps », me dit Thierry. Mais mon corps est mort. Alors ?...

(Dans la soirée, en y repensant, j’en suis arrivé à cette conclusion que si je n’y parvenais pas, c’est parce que je n’aimais pas ça... Mais est-ce si sûr ? N’est-ce pas simplement un complexe ?... Pour l’heure, je m’entraîne seul dans la cuisine, face au grille-pain, à la bouteille de Badoit, à la cruche Pernod et à une spatule en bois...)

Grandin a appelé, m’a conseillé de contacter Dolard, le responsable de la culture à la DRAC...

Fanny m’a remis un numéro de téléphone pour une aide à la production au CRRAV

 

 

20 février

 

Répétition Philippe et Jacques avec Thierry et Jacques : Thierry m’a appelé pour se décommander et Jacques est arrivé en retard. Surprise : il s’est entièrement rasé le crâne... Je lui ai fait répéter durant une heure la partie Jacques. Ça avance bien...

Hier, avec les chanteurs, il a été question des « indiscrétions » du bulletin, discussion lancée par Jean-Marie à qui quelques lignes « spéciales » sont consacrées dans le III. Il affirme qu’il les a prises avec humour. Je n’en suis pas si sûr. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il accepte bien cette taquinerie, ne serait-ce qu’au nom du droit à la liberté d’écrire...

 

 

26 février

 

Complète léthargie en ce qui concerne le projet. Immobilisme, désintérêt, j’ai tout suspendu. Je n’ai pas le moindre goût pour quoi que ce soit. Heureusement, il reste le chant. Répétition aujourd’hui, nette amélioration générale et je me compte dans le lot : en définitive, je suis exactement au même niveau que Jacques, Jean-Marie, Marek et Thierry. J’apprends ; et aujourd’hui j’ai beaucoup appris puisque pour la première fois j’ai réussi un tant soit peu à me sortir de ma carcasse ; à la remuer, à agiter les bras. Il fallait bien que ça vienne un jour ; et c’est venu. Ça reste timide, hésitant, maladroit, mais du moins je peux m’oublier et m’attacher à la pièce, à ses interprètes, à l’écoute et à la cohésion de l’ensemble. J’écoute et ressens, et l’ensemble s’en ressent. Je pense que cet effort d’extériorisation, d’oubli du complexe a joué sa part dans la qualité de la répétition d’aujourd’hui. Et puis, je fais moins la gueule...

(Ai-je dit que tous quatre étaient épatants ? Eh bien, je le dis : ils sont épatants...)

(Épatant. J’aime ce mot, même s’il fait immédiatement apparaître la figure de Jean Dutourd. Tant pis : épatant...)

 

 

5 mars

 

Il était prévu que je passe chez Valérie, elle a appelé, elle doit partir, c’est annulé. Nous nous voyons demain soir au Blockhouse pour un spectacle Philoxène...

 

 

8 mars

 

Répétition chant. J’avais annulé celle de mercredi à cause de mon travail de traduction. J’avais proposé ce vendredi, malgré l’absence de Jean-Marie qui était empêché. Je ne voulais pas casser le rythme hebdomadaire, d’autant que Jacques ne pouvait être là la semaine suivante. Nous n’étions donc que quatre, avons vu N.D. du Carmel avec une dizaine de prises, très inégales, aucune satisfaisante. Puis Jacques a répété Philippe et Jacques avec Thierry. J’ai passé la soirée avec Thierry au restaurant. Nous avons beaucoup parlé du projet, et particulièrement de moi, de mon manque de goût, de ma tentation au renoncement. C’est vrai que je suis tenté de renoncer. Il y a le manque de conviction, mais aussi mon incapacité totale à voir un quelconque fil directeur. Je n’ai pas la moindre idée, nage complètement, et me demande si, en définitive, cela vaut bien la peine de poursuivre et d’achever les enregistrements. Thierry pense que c’est une erreur. « De toute manière, tu en auras besoin pour la scène. » « Non, je n’en ai pas forcément besoin. Je peux m’en passer. Ils sont importants pour la constitution du Journal sous sa forme sonore, audible, mais pas pour l’écriture de la version scénique. J’ai dit l’inverse à l’époque du dossier, je sais, mais, en définitive, et après réflexion – car je réfléchis encore un peu, malgré tout –, ils ne sont pas utiles : les partitions existent et c’est suffisant pour l’écriture et la mise en scène ; je n’ai pas forcément besoin d’entendre... »

Il ne comprend pas : pour lui, il est nécessaire d’entendre ; pas pour moi ; en tout cas : plus pour moi. C’est vrai que ce serait un atout non négligeable, surtout si je décide d’abandonner la chronologie – donc la fidélité au déroulement du journal – et l’intégralité au profit d’un montage, c’est-à-dire d’une recomposition, mais je peux m’en passer. Et faut-il vraiment attendre la fin des enregistrements pour commencer seulement à écrire pour la scène ? Au rythme où vont les choses, il va se passer des mois, une année, ou deux, avant que la totalité des pièces soit d’une part enregistrée, d’autre part montée ; c’est-à-dire avant que la constitution du journal dans sa forme chronologique soit achevée. Et puis il reste V., sa part dans le projet. Je ne sais toujours pas ce qu’il faut faire : l’ôter, la laisser ? N’importe qui me dirait qu’il faut utiliser son journal, qu’elle n’y est qu’une représentation (et moi-même l’ai dit), qu’il s’agit d’un travail, et donc d’une affaire extérieure à elle. Je ne le pense pas. Je ne peux faire autrement que de la considérer. Je ne pourrais « l’utiliser » sans avoir l’impression de la trahir, elle qui préfère le secret, la discrétion à la divulgation*...

Et elle en est un peu l’âme, la vie et l’en retirer affaiblirait l’ensemble ; lui ôterait de la vie, justement. Je n’arrive pas à le concevoir sans elle, sans mon histoire avec elle, qu’elle soit fidèlement reproduite ou non... Reste une solution : lui en parler... Je suis dans la confusion la plus totale…

Thierry me dit aussi que les musiciens vont finir par se lasser, ou du moins se sentir moins motivés : « Je pense qu’une proposition effective de scène serait une autre motivation. Finalement, qu’en ont-ils à faire des enregistrements ? Quel compte peuvent-ils y trouver ? » Il ne comprend pas non plus que je ne veuille pas prendre la direction de l’ensemble, c’est-à-dire en être le chef d’orchestre. Je n’en ai pas envie. Je ne veux pas de la baguette, au propre comme au figuré. Il me semble au contraire nécessaire, voire indispensable, de me décharger sur d’autres personnes : un chef, un metteur en scène, un scénographe, etc...

 

* j’avais souri, quelque temps plus tard, en découvrant son propre site : des centaines de photos d’elle, de sa famille, parents, grands-parents (mais surtout d’elle) et autre détails, c’était le grand déballage ; je n’ai pas eu l’occasion de le lui dire (note du 12 septembre 2021)

 

 

12 mars

 

Répétition chant. Quelques prises inégales et insatisfaisantes...

 

 

13 mars

 

Répétition avec Thierry des lieder « chocolat » et de Philippe et Jacques. Nous sommes encore loin d’un résultat honorable. Les lieder de Léo nous posent pas mal de problèmes ; nous avons besoin de directives précises, et comme nous n’en avons pas ou peu, nous sommes tentés de les interpréter à notre manière, assez éloignée de ce que pourrait souhaiter Léo...

(Line n’est pas venue à son cours...)

 

 

17 mars

 

Répétition chant avec Jean-Marie et Thierry. Jacques est à Paris, Marek a été retenu. Ça a été benoît et lâche...

 

 

26 mars

 

Répétition chant pour le plaisir : Thierry lit le dernier bulletin, Jean-Marie joue du tam-tam, je massacre Satie. Tout va bien...

(Jacques et Marek ont disparu de la circulation, que se passe-t-il ?...)

 

 

 

27 mars

 

Avec Thierry, avons enfin vu L’horizon chimérique de Fauré*. C’est tout simplement merveilleux... Après cela, En plus avec Marie. Pour la première fois, nous menons d’un bout à l’autre la pièce, un régal (j’adore cette pièce, elle me transporte littéralement). Reste à la travailler sérieusement...

 

* en vérité, il s’agissait de l’une des pièces de L’Horizon chimérique : Vaisseaux, nous nous sommes tant aimés (note du 22 octobre 2021)

 

 

 

29 mars

 

J’ai travaillé au bulletin VI. Valérie devait passer dans l’après-midi, je devais passer chez Sue en fin d’après-midi. Valérie m’a appelé pour annuler ; rendez-vous pris demain au marché.

Hier, je suis allé écouter En Solex, ensemble dans lequel jouent Didier P. et Valérie. J’y ai rencontré Isabelle, je dois la rappeler aujourd’hui...

J’ai un peu parlé avec Didier, je ne sais que lui proposer (et il ne dispose plus de sa clarinette basse)...

Dans le groupe, le violoncelle était habituellement tenu par Marie-Noëlle, elle a été remplacée par William Schotte. Je me demande si je ne pourrais pas lui faire une proposition. J’en ai parlé à Didier qui m’a dit qu’il n’était pas très bon lecteur, mais excellent musicien. Pourquoi pas. J’en parlerai à Valérie...

J’ai appelé Isabelle, lui ai communiqué le numéro de Bernard. Ils doivent se voir pour une répétition avant enregistrement...

 

 

30 mars

 

Je me suis fait avoir par le changement d’heure et suis arrivé en catastrophe à la table des Marronniers, Valérie y était déjà. Elle m’a appris qu’elle était enceinte…

J’avais hésité à aller au concert, je n’avais pas du tout la tête à une sortie, surtout musicale (un lapsus à la saisie me fait écrire « amicale »), mais je voulais faire plaisir à Valérie. Je l’ai trouvée très en forme, très jolie, je n’ai cessé de la regarder, ai été troublé durant tout le concert, reprises diverses de musiques du monde : tango, chachacha, air scandinave, Satie (massacré), les Beatles (idem) et ainsi de suite. C’est au point techniquement, mais, à mes yeux, sans beaucoup d’intérêt (vais-je publier cela dans le bulletin ?)... J’avais bu quelques bières chez Léo auparavant, en ai bues d’autres sur place. À la fin du concert, j’étais prostré sur un tabouret du bar. Valérie a fini par me rejoindre, nous avons échangé quelques mots, puis j’ai gagné la table d’où m’appelait son compagnon. Nous avons longuement bavardé. C’est un très chic type, je suis content que Valérie soit avec un homme tel que lui...

 

 

2 avril

 

Répétition chant qui ne donne rien de bon malgré le thé pris au jardin... Multiples prises inégales dont aucune n’est satisfaisante. Sans doute le beau temps...*

 

* le Journal du projet proprement dit s’arrête à cette date. Le cycle des répétitions va s’éterniser jusqu’à la fête de mon départ de l’appartement en juin de l’année suivante ; ce sera leur point final. Il va se passer trois ans avant que quelques enregistrements ne se réalisent. Suite à ma rencontre avec Éléonore, puis mon déménagement pour aller vivre chez elle, le projet Journals sera mis de côté : il n’a pas été relancé depuis. Ce qui suit est tiré du Journal de notes (note du 12 septembre 2021)

 

 

 

4 avril

 

Répétition avec Thierry et Fauré, principalement. Nous étions l’un et l’autre épuisés, mais l’enchantement était là, quelle pièce merveilleuse... Puis est arrivée Éléonore. Thierry la voyait pour la première fois, il était impatient de la connaître. Il m’a dit, à la porte, au moment de partir, l’œil brillant et avec un petit sourire : « Elle est mignonne. Et très sympathique ! » « Je sais… »

 

 

10 avril

 

Je suis rentré pile à l’heure pour l’arrivée de Thierry. Nous avons mené Fauré jusqu’au bout, Éléonore lisait dans le jardin. Doux accents de plénitude... Line a remplacé Thierry. Elle a fait la connaissance d’Éléonore qui est restée pendant le « cours ». Nous avons mené jusqu’au bout notre quatre mains Chocolat, En plus de Satie. Par deux fois. Exultation...

 

 

 

17 avril

 

Répétition poussive et décevante, puis soirée chez Antek où nous avons regardé Le Bois de bouleaux...

 

 

21 avril

 

C’est le jour de naissance de Valérie. Je comptais lui offrir un livret-anniversaire, puis, je ne sais pourquoi, j’ai renoncé. J’ai laissé un message sur son répondeur en attendant de lui trouver une idée de cadeau à sa mesure...

 

 

24 avril

 

Répétition chant, courte et assez laborieuse. Marek n’était pas en forme (mais quand l’est-il ?), Jacques avait des problèmes de voix, Thierry semblait ailleurs... Nous avons travaillé les cinq dernières mesures de N.-D. du Carmel. Sans succès. L’accord final n’est pas obtenu, ou alors par hasard. Par moment, j’ai la tentation de ne plus m’en préoccuper, de me détacher de la partition et d’accepter le hasard pour ces notes finales. L’acharnement, dans le sens de la fidélité à l’écrit, me semble parfois inutile : il y a trop longtemps que nous sommes sur cette pièce. Je sens une lassitude générale, un détachement, et je n’y échappe pas... Je m’interroge de plus en plus au sujet de Marek qui de nouveau plonge. Manifestement, il ne va pas bien du tout. Je me suis efforcé de le laisser tranquille, mais il faudra bien qu’il accepte de s’investir davantage...

 

 

25 avril

 

Répétition avec Thierry de L’horizon chimérique de Fauré. J’ai été déplorable. Je ne comprends pas. Je n’ai cessé d’accumuler fautes, erreurs, alors que je connais très bien la partition. Comment se fait-il ? À l’évidence, défaut de concentration ; ou plus exactement : défaut de capacité de concentration. Impossibilité de m’attacher un tant soit peu aux notes, alors que j’adore cette pièce, attends avec impatience l’heure de ces répétitions, que l’entente est parfaite entre Thierry et moi et rien ne me préoccupe particulièrement. Alors à quoi donc est dû ce « décalage » – et c’est bien le terme – que rien ne peut justifier ?...

 

 

suite

retour