C’est Anne qui a ouvert. J’ai aussi eu le plaisir de découvrir Mia ; je la connais peu, mais je l’aime beaucoup ; mais en vérité, je me suis aperçu, dès que nous nous sommes installés à la table et que je me suis retrouvé avec elles en face de moi, que c’était à toutes les trois qu’allait ce sentiment. Je les ai regardées une à une, toutes trois charmantes, faites de douceur et de calme, de tranquillité et de réserve : Anne et sa timidité, sa grande taille, son corps élancé ; Mia, tout aussi grande et élancée – elles sont quasiment de ma taille – ; enfin Valérie, qui, chez elle, se plaignait d’être épuisée et, là, était gaie et détendue. Je suis constamment resté attentif à ses paroles, à ses gestes, à son comportement en général. Je l’ai souvent regardée et me suis aperçu que l’image que j’avais d’elle à notre première rencontre avait radicalement changé et que la fille que, de prime abord, j’avais peut-être trouvée ordinaire, embellissait petit à petit, et désormais je la trouvais jolie et séduisante. J’ai été frappé par ce nouveau regard que je posais sur elle, par cette modification rapide et sensible de ses traits à mes yeux, et de la voir dans de si bonnes dispositions, n’a fait qu’augmenter le plaisir que j’éprouvais de me trouver là, avec elle, et avec elles qui toutes trois autour de la table, l’une à côté de l’autre, traçaient un arc souple et feutré de pure grâce. J’étais aux anges