2001
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3 janvier
Childéric est passé, nous avons parlé de la fête, notamment des « agitateurs » pour reprendre son terme. Il m’a rapporté ce qu’il avait perçu de leurs propos : « c’est nul », « ça a été déjà fait », « petits bourgeois de province », « allez, on se casse ». Il m’a dit que tout serait sur le film : « J’avais placé une caméra au fond de la salle. Malheureusement, vous n’aurez pas tout. Quarante-cinq minutes seulement : je ne pouvais pas me déplacer pour changer de cassette... » Pour ma part, ça m’est égal. Mais je pense à Thierry, Cyril et Christine qui tenaient à avoir une trace. Tant pis... Thierry m’a parlé de refaire la chose, qu’il serait dommage que ça ne se cantonne qu’à une représentation unique. « Essaie avec le Furet, la FNAC ; fais un dépôt de livres, organise un forum... » Je lui ai dit que ça n’aurait plus de sens, que la présentation ne vaut que pour le lancement ; et puis, je n’ai pas la moindre envie de me lancer dans quelque démarche publicitaire, promotionnelle que ce soit. « Et le livre n’existe même pas… »
2 février
Il s’appelle Laurent, est attaché de production à la télé. En parallèle, il joue du sax, fait de la musique électronique. Il avait proposé à Léo de faire une performance musicale chez lui. C’était hier, soirée pour vingt-six personnes, pas une de plus. Léo avait droit à quatre invités. En plus d’Éléonore et moi, il a choisi Fanny et Anouchka (qui d’ailleurs n’est pas venue). Dans son bureau, une installation, sono, ordinateur et toute la partie du piano recouverte par un assemblage tarabiscoté de draps ; dans le jardin d’hiver, épinglées sur un mur, figuraient vingt-six paperolles qui portaient chacune un nom d’auteur et une phrase, ou fragments de. Chacun des invités, à son arrivée, était convié à choisir l’une d’elles et à passer dans le bureau. Là, il devait s’installer dans la méridienne et lire le texte en question que Laurent enregistrait. Ensuite, chacun repassait dans le jardin pour y attendre la suite en mangeant un morceau. Il n’était pas difficile de deviner que les initiales de tous les auteurs formaient l’alphabet et ensuite que toutes les voix enregistrées allaient être utilisées pour une seconde partie qui restait encore un mystère. Les draps n’y seraient pas étrangers et ça serait sans doute une projection. Au bout d’un temps, tout le monde a été invité à s’installer face à l’assemblage des draps. C’était bien une projection : le fond sonore, un montage de saxes multiples à la manière d’Urban Sax ; l’image, l’apparition sur un fond mouvant, flou et grisâtre, des noms des auteurs et des fragments de textes qui leur étaient attachés. À chaque apparition de texte était diffusée la voix de la personne enregistrée ; ce jusqu’à épuisement. Voilà. À la fin de la séance, l’auteur a invité chacune des personnes à emporter avec elle le fragment qu’elle avait « illustré » ; chacun d’eux était présenté sous la forme d’un petit cadre, l’ensemble disposé sur les étagères de la bibliothèque de Léo. J’ai apprécié cette attention…
28 mars
Allegro a changé d’adresse, je n’ai pas réussi à trouver la nouvelle. Je voulais y acheter la pièce à quatre mains de Satie que j’avais entendue à Honfleur exécutée par un piano mécanique (mais j’en ignore le titre, je ne sais pas comment je me serais débrouillé). Je suis rentré, Cyril est arrivé. Nous avons rapidement travaillé Petite mort pour les Belles Endormies, puis sommes montés au grenier pour l’enregistrement de Sophie. Deux prises, la première satisfaisante, la seconde un peu hésitante. Il m’a proposé de remettre à plus tard. « Je vais encore la travailler. » « D’accord. »* Nous avons parlé du Journal musical ; il connaît des gens qui seraient intéressés, a emporté les partitions des deux quatuors à cordes. Il a liquidé à lui seul une bouteille de Chti brune, était pour le moins éméché en partant...
* finalement, ça ne s’est pas fait et j’ai dû conserver l’une des prises effectuées ; elle est loin d’être satisfaisante (note du 23 octobre 2021)
13 avril
Nous avons abordé la Première gymnopédie, il m’a montré les enchaînements de la BWV 881 de Bach (et de qui d’autre ?), avait bien travaillé. Puis nous avons fait un peu du quatre mains*. Rien ne s’améliore, et c’est de moi que je parle. C’est terrifiant. Je dis à Marian que c’est la fatigue (et aujourd’hui elle était extrême, sans compter le froid de canard dans cette maison où ils font des « économies », dixit Marian) et, comme je peux, j’en ris (mais jaune), mais aujourd’hui j’ai eu l’impression de perdre un peu de crédit à ses yeux (à un moment donné, je l’ai même senti agacé par mes fautes). Nous ne nous voyons pas avant quinze jours. Il faut absolument que je maîtrise parfaitement la partition pour la prochaine fois...
* ce n’était pas Satie, je ne me souviens plus de qui ; il me semblait pourtant que je l’avais indiqué dans mon journal (note du 23 octobre 2021)
6 mai
J’ai passé la soirée au Sébasto où se produisaient Cyril et Denis. J’avais longuement hésité à y aller, j’étais épuisé, mais, à plusieurs reprises, j’avais promis à Cyril de passer les entendre dans les bars où ils se produisent. Il y avait une trentaine de personnes, dont une partie mangeait. Je me suis installé à une table du fond, seul. Quelques minutes plus tard, Jeanne est apparue. Nous sommes restés ensemble jusqu’à la fin (elle n’a cessé d’aligner les bières : à mon départ, elle était complètement ivre, a renversé son verre qui a atterri sur mes jambes). Je m’étais promis de partir aussitôt le récital terminé, mais Thierry est arrivé (il était allé voir Don Juan à Tourcoing), je suis resté un peu plus longtemps. Je lui ai dit à quel point j’avais trouvé Cyril épatant ; je le savais déjà, puisque je l’avais souvent entendu et vu chanter, mais jamais dans ce contexte de mini-récital dans les bistrots. Textes de Dimey, Caussimon, Vian – je ne sais si les musiques sont de lui ou non*. C’était la première fois que je voyais Denis ; il est drôle, plein d’entrain, parfait dans l’accompagnement, au piano, et violoncelle pour deux chansons. Il va falloir que je relance le projet de récital chez nous, j’en avais déjà parlé à Cyril il y a quelques mois...
« Je me demande bien ce qu’elle va devenir », m’a dit Thierry en parlant de Jeanne sur la route du retour...
* elles l’étaient (note du 23 octobre 2021)
22 mai
Cage, œuvres pour piano non-préparé par Gottlieb, j’en ignorais tout ; des pièces étonnamment tonales, d’autres improvisées ou écrites selon des règles aléatoires (certains passages ressemblent étonnamment à des pièces du Journal Musical)…
30 mai
Marian n’avait pas travaillé, était mou, absent (comme je l’étais). Nous n’avons rien fait, je lui ai beaucoup parlé : le travail, l’envie, le rapport et les liens entre les deux, la nécessité de la rigueur (en même temps, je me demandais s’il était bon que je lui tienne ce genre de discours). J’ai retrouvé avec lui le comportement de Julien et, à l’extrême, de Luce. Sans doute est-ce une question d’âge, l’approche de l’adolescence. Mon discours était-il juste, avait-il lieu d’être à ce moment-là et en cette période ? Quoi qu’il en soit, à un moment donné, j’ai regardé ma montre et lui ai dit : « le cours est fini », et suis allé prendre le thé avec Doriane dans le jardin. Lui a disparu. Je ne l’ai revu qu’au moment du départ ; j’étais à ma voiture, il est apparu à la porte d’entrée. Salut, Marian. Pour la première fois, nous n’avons pas convenu d’un rendez-vous pour la fois suivante...
13 juin
Je ne l’avais pas vu depuis quinze jours. Il m’a fait une démonstration de ce qu’il avait fait, c’est-à-dire quelques anciens morceaux, Mozart, Satie. Je l’ai félicité. Nous avons terminé par la suite de la Première gymnopédie…
16 juin
Christine est passée pour l’enregistrement de Zita. Avant de nous y mettre, nous avons pris un thé dans la cuisine avec quelques crumpets. Elle m’a parlé du dernier livret (elle s’y trouve), puis du journal « intime », de l’écriture. « Ça m’impressionne le fait de tenir un journal ; et ça m’intrigue, et me séduit. Et puis, le fait de le publier, et de me retrouver dedans, c’est bizarre. » Elle m’a posé de multiples questions, je n’ai trop su quoi lui répondre. Je me suis aperçu, et il s’était produit la même chose avec Mauricette lorsqu’elle m’avait avoué qu’elle ne pouvait pas lire mes livrets parce que ça la faisait entrer dans la vie privée de quelqu’un (elle se trompe : une fois publiée, la vie privée devient publique), que je ne savais plus qu’en dire, comme si l’écrit, cet écrit-là, et la « vie » étaient désormais trop étroitement imbriqués pour pouvoir être distingués. Qu’est-ce que je peux en dire aujourd’hui puisque tout ce que je fais et pense est destiné à échouer dans le journal pour ensuite se transformer en un écrit qui lui sera lié ou non ? Regarder, penser, faire, sentir, et se dire : « vais-je le rapporter et comment vais-je le rapporter », et en arriver à appréhender un fait particulier – une soirée, une sortie, un voyage – qui se soldera forcément par un rapport, devra immanquablement avoir sa trace écrite, une trace d’autant plus importante que l’événement le sera, et de là craindre l’importance d’un fait qui demandera un gros travail de rédaction et d’écriture sans que je sois sûr d’avoir l’énergie nécessaire pour m’y atteler, ni même d’avoir l’envie de cette énergie, mais qu’il faudra absolument faire (et sans réel plaisir, si tant est que le plaisir entre en ligne de compte)... À un moment donné, elle a eu cette formule : « C’est bizarre, l’écriture, parce qu’il n’y a pas beaucoup de place pour les mots. » « Qu’est-ce que tu veux dire ? » « Le langage est la principale expression et je me demande comment on peut encore trouver une place dans les mots, comment on peut trouver sa place dans les mots... » Nous nous y sommes mis. Elle était tendue, crispée ; je l’étais aussi. Nous avons fait quelques prises, mais pas très concluantes, et ça a été davantage une répétition qu’autre chose… Par la même occasion, j’ai constaté que mon dernier Revox valide avait un problème : canal gauche défectueux à l’enregistrement. Ça n’arrange rien...
(À un moment donné, elle m’a dit : « Dans le fond, tu es une espèce de flic qui observe, regarde, écoute et le soir fait son rapport... »)
21 juin
C’était la dernière répétition de l’année. Sans Christine. J’ai embarqué tout mon matériel : l’ampli, les deux guitares, le pupitre, le « stand » (y a-t-il un autre mot ?). J’ai déposé Thierry chez lui, encore qu’il se soit plutôt déposé puisqu’il conduisait pendant que j’enfournais un mauvais sandwich au filet américain acheté à deux pas de chez Marc et Christelle (les pétards, le rosé, le tabac, sans discontinuer, et leurs incessantes querelles et prises de bec – et ils comptent adopter des enfants)...
17 juillet
Il y a quelques jours, j’avais entamé la réécoute du Journal Musical en vue d’une première sélection pour le contenu du CD du coffret de la Rue. Je la poursuis à présent, deuxième cassette, Cendres, 24 février…
18 juillet
Ce midi je suis passé chez Léo. Fanny et Claudine y étaient. Fanny travaille pour un centre aéré, Claudine achève ses séances de rayons ; elle semble en forme, dit qu’elle l’est et c’est vrai qu’elle avait bonne mine. De retour au bureau, j’ai travaillé un peu en écoutant la suite du Journal Musical. Je vais ensuite me remettre à Pepys en attendant l’heure de rentrer… Le temps est absolument infect. (Drôle d’impression de rédiger ces lignes en alternance avec la lecture du journal de Pepys dont les propos triviaux sont souvent proches des miens…)
19 juillet
Je poursuis la réécoute du Journal Musical. J’en suis aux partitions. Quels seront mes critères de sélection ? Tout d’abord, la durée ; ce sera celle d’un mini-CD (quatre-vingt-dix minutes, il me semble). Ensuite ? Vais-je respecter l’ordre chronologique ou adopter une autre formule, alphabétique, par exemple ? (Faire un essai des deux après une sélection sommaire.) Ensuite ? Tabler sur mon goût, bien sûr, mais aussi essayer d’avoir une « vision » d’ensemble. Puis, pour les pièces interprétées, faire en sorte que chaque musicien y apparaisse au moins une fois. Ensuite ?
(La chronologie est la fidélité au propos, à la démarche, fidélité au journal, mais il y a le risque de monotonie du fait des deux périodes bien tranchées. L’ordre alphabétique va provoquer des mélanges, un désordre, la « vérité »*. Rien ne justifie ce choix, sauf l’arbitraire. Mais je peux décider que le choix soit l’arbitraire. Le troisième ordre serait celui, subjectif, de mon goût. L’arbitraire est sans doute préférable, donc l’alphabétique, d’autant que cet ordre apparaît dans le site. Cela pourrait donc être l’ordre pour le désordre en vue d’une autre confusion – ou du moins un mélange – des temps. Il s’y produira certainement des rencontres intéressantes…)
* je ne vois pas ce que j’ai voulu dire (note du 23 octobre 2021)
3 septembre
Thierry compte faire une première des Belles Endormies début octobre. Il parle du Biplan…
Je n’ai pas de nouvelles de Marian. Je pense que j’aimerais bien arrêter. En vérité, j’aimerais bien tout arrêter – sauf le latin/grec…
25 septembre
« J’ai plein de choses à te raconter », m’a dit Marian au téléphone. Et moi, qu’est-ce que j’avais à lui raconter, et qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui proposer pour cette nouvelle année ? (Et Doriane qui me doit sept leçons ; je pense que je peux faire une croix dessus…)* En effet, il avait des choses à me raconter, dont ses cours de latin. Il me montrait son livre lorsque sa mère est arrivée. « Eh bien, qu’est-ce que vous faites ? Vous ne faites pas de piano ? » « Non, on fait du latin. » Elle a quitté la pièce et je l’ai entendue dire à Antek dans la cuisine : « Tu te rends compte, ils ne font pas de piano, ils font du latin ! »
* elle a dû me prendre au mot le jour où je lui avais dit que je ne voulais plus d’argent (note du 23 octobre 2021)
28 septembre
Répétition des Belles endormies chez Jeanne, avec une certaine Gervaise, enrôlée pour la « mise en scène », mais sans Christine. Thierry l’a appelée il y a quelques jours : elle a décidé d’arrêter. Il va donc falloir trouver une nouvelle choriste (ou aucune). Thierry pense justement à Gervaise qui, à le croire, a une très belle voix. J’en doute un peu. Mais c’est à voir, et à entendre. De même, je doute de ses capacités de « metteuse en scène ». À en juger d’après ce qu’elle a proposé jusqu’à présent, je pense que j’aurais pu sans problèmes assumer le même rôle. Du reste, j’ai l’impression que c’est Thierry qui l’a plus ou moins affublée de cette fonction, elle avait l’air gêné plus qu’autre chose. Ça n’empêche en rien qu’elle soit charmante (mais ça ne suffit pas). Quoi qu’il en soit, la date de la première est encore repoussée ; ça me satisfait pleinement car je m’aperçois que je suis encore très loin d’être au point (mais j’ai gagné un peu de confiance, c’est déjà ça)…
1er octobre
Chez maman, j’ai préparé les livres de septembre (plan à coller), les ai dédicacés. Une fois rentré, j’ai commencé à constituer un livret de présentation (encore un) qui serait le journal du Journal musical (le Journal du journal, en somme) ; il devrait accompagner le CD…
9 octobre
Jacques présente une exposition consacrée à son entreprise en Afrique. Des photos, textes, cartes (photographies magnifiques dont certaines qu’il nous avait montrées chez nous, impression sur une jet d’encre haut de gamme au rendu extraordinaire, on dirait de la peinture) ; un diaporama, une vidéo, quelques objets du village. Lorsque je suis arrivé, il achevait de préparer le thé à la manière de là-bas. Léo était là, nous l’avons bu dans de petits gobelets en croquant des fruits ronds à la taille de noisettes qui crissent agréablement sous la dent. J’ai consacré ma soirée au site, puis à la suite de la réécoute du Journal musical, une serviette autour du cou destinée tout à la fois à isoler la pommade que je m’étais appliquée et à me réchauffer les vertèbres. Au lit, de crainte du contact de ma tête avec l’oreiller, j’ai dû rester étendu sur le dos, position que je n’adopte jamais ; j’ai fini par m’endormir. (Des envolées de piano et de guitare m’y ont aidé…)
24 octobre
Marian a eu 17 en latin. Du coup, nous avons fait une version orale impromptue : pugnae in silvae umbra sunt. Ensuite, le cours ; je pense que la Cinquième gnossienne va lui donner du fil à retordre, ce n’est peut-être pas un bon choix de ma part. Doriane allait au cinéma, j’ai pris le thé avec Marian. Nous avons parlé des animaux domestiques, de l’homme et de l’animal, du cerveau, du journal intime, d’Opalka. Puis il a filé rejoindre Zoé à l’étage. Seul au rez-de-chaussée avec ma cinquième cigarette, j’ai joué sur le Gaveau pendant une demi-heure…
7 novembre
Je suis arrivé avec une bonne demi-heure d’avance, Marian m’a proposé une partie d’échecs, puis, comme il n’était pas tout à fait 18 h 00, une seconde. Cela fait que lorsque Doriane est rentrée avec Zoé, nous étions en pleine partie. « Mais qu’est-ce que vous faites ?» Pour je ne sais quelle raison, peut-être à cause de sa remarque d’il y a trois semaines, je me suis senti gêné et ai dit : « Je suis arrivé en avance, on a commencé le cours, on fait une pause. » « C’est vrai ! » a dit Marian. Nous nous y sommes mis avant de finir la partie ; une demi-heure plus tard, Doriane m’a proposé une assiette de soupe avec quelques tartines. Je n’ai pas refusé…
10 novembre
Au vernissage de l’expo d’Antek, se trouvait Katia* ; elle m’a dit qu’elle avait parlé de moi à Arnaud Laporte de France-Culture. C’est avec lui qu’Antek était passé il y a quelques mois. Il est intéressé, va sans doute me contacter (je ne me fais aucune illusion quant à ce genre de contact ; en même temps, je sais que Katia aime ce que je fais et je ne suis pas sûr qu’elle se prête à ce genre de mondanités). Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou non. Il n’empêche que ça va me travailler pendant un moment. J’espère seulement que ce sera du différé…
* Katia Baudin, directrice du FRAC de Dunkerque, si mes souvenirs sont bons ; elle était abonnée (note du 23 octobre 2021)
12 novembre
Je pense beaucoup à cette histoire de France-Culture. J’en ai parlé à Antek qui m’a appris que l’émission passait en différé, mais se faisait en une seule prise, sans montage, ni coupures. « Mais ne t’en fais pas, Arnaud Laporte est extrêmement simple et ouvert. » Il n’empêche : qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter en vingt minutes ? J’y pensais hier, avant de m’endormir, en sachant très bien que le centième de ce que je préparais mentalement ne serait pas dit…
13 novembre
Katia m’a écrit au sujet de l’émission, avec, en pièce jointe, l’émail qu’elle a envoyé à Arnaud Laporte. Dithyrambique. Une fan ! Je lui ai répondu et, du même coup, ai envoyé un courrier au même Laporte. Les choses vont plus vite que prévu…
5 décembre
Antek a vu Arnaud Laporte et Katia : à le croire, elle ne tarit pas d’éloges à mon sujet…
10 décembre
Je vais prendre quelques jours de maladie pour achever les publications de la Rue que je devrais déposer chez le façonnier lundi prochain. Je ne sais toujours que faire pour la fête du 31*. Je n’en ai pas envie. Thierry et Christine proposent de présenter un extrait de la lecture. Ça ne m’enchante pas…
* quelle fête ? je ne trouve aucune précision à son sujet dans mon journal ; j’imagine qu’il avait été question de fêter la fin de la publication de La Rue (note du 23 octobre 2021)
12 décembre
Je dois préparer mon envoi à Arnaud Laporte. Tout est prêt, il n’y a plus qu’à rédiger la lettre…
17 décembre
Rien de décidé pour le 31, mais je pense, idée que nous avons eue hier, que nous passerons les dernières jours de l’année à Venise. Je vais annuler la fête du 31, la reporter en janvier ; en outre, ça nous laissera, à Léo et à moi, le temps de préparer les coffrets. Il m’a envoyé un émail hier pour m’apprendre qu’il avait trouvé un système de pliage « génial » [sic] qui ne nécessiterait pas de colle. Mais il resterait à trouver le matériau adéquat… Pas de précipitation ; la date importe peu et qui se soucie de la fête ?...
19 décembre
Léo m’a montré le coffret nouvelle manière, c’est-à-dire un système de pliage à partir d’une seule pièce. Il m’avait dit par émail que c’était « génial » ; c’est pour le moins ingénieux (mais il y a « génie » dans « ingénieux »). Le problème, c’est qu’il s’agit du carton noir qu’il avait utilisé pour le spécimen – je n’aime pas ce carton (pourquoi je ne lui dis pas ?). Mais, ce n’est pas le plus important, je ne me soucie pas trop du coffret. L’autre problème, c’est qu’il n’en a pas suffisamment pour en faire cinquante. Il peut en faire trente-sept et pas un de plus. Cela signifie qu’il faut trouver un autre carton et, si effectivement j’effectue les envois lundi comme prévu, qu’il reste quatre jours pour ce faire. Il n’a pas dit qu’il allait s’en occuper ; j’ai dit que je le ferais. (Je me contenterais bien de ces trente-sept exemplaires, mais je dois reconnaître que c’est davantage l’aspect qui m’arrête que le fait que certaines personnes n’en recevraient pas. Plus j’y pense, plus je me dis qu’il serait peut-être préférable qu’il n’y ait pas de coffret du tout plutôt que celui-ci qui, toute réflexion faite – je parle de son apparence –, ne me plaît pas beaucoup…)
Cours après une partie d’échecs (et je peux désormais dire la partie d’échecs). Ça a été très mou, presque pesant. Marian ne joue pas, ne travaille pas, ça m’a un peu agacé. Antek m’a offert un délicieux vin chaud, Doriane informé qu’elle n’avait pas envie de faire quoi que ce soit pour le réveillon. Ça tombait bien, moi non plus…
22 décembre
Je n’ai toujours rien décidé au sujet du coffret et de la manière d’envoyer les derniers exemplaires, c’est-à-dire décembre seul, puis, en janvier, les livret annexes, le coffret et décembre de Dzien, ou les deux avant la fin de l’année en repoussant en janvier l’envoi du coffret et de Dzien. Quoi qu’il en soit, aucun chèque à l’horizon. Je pense que je vais « punir » les « mauvais payeurs » en attendant qu’ils se manifestent pour leur envoyer la fin de la Rue. Et qui s’en soucie après tout ?... (J’ai passé beaucoup de temps à plier les jaquettes et à en habiller les livres. Je n’ai pas terminé : plus de cent exemplaires à faire. Et la pensée de l’avenir du Lys ne m’y aide pas…)