Restait Germain, l’ « instrument-mystère » qu’Aiko a exécuté au vibraphone*. La troisième prise a été la bonne. Nous sommes ensuite descendus pour tout écouter : à l’exception de Germain, c’était un fiasco total : craquements, saturation à divers endroits, l’enregistrement était fichu. Je ne comprenais pas ; à présent, je maîtrise bien le D.A.T. et n’avais pas fait d’erreurs de réglages. Alors, ça devait provenir des micros puisque je n’avais pas utilisé les mêmes pour Germain... Tout était à refaire. J’étais abattu. Anne et Bernard l’ont pris avec bonne humeur, étaient tout à fait disposés à recommencer (ce sera le 11 novembre). Il n’empêche ; je ne supporte pas cette défaillance que je prends pour un échec... J’ai déposé Anne chez elle ; Marie-Noëlle m’attendait. Nous sommes venus ici pour l’enregistrement de la Fête des Pères et d’Alida. La Fête des Pères est pour voix féminine (soprano) et violoncelle (sur la partition, « instrument indéterminé ») ; Alida est pour soprano a cappella sans texte. Marie-Noëlle n’est pas chanteuse, mais la Fête des Pères ne nécessite pas une grande voix ; seulement un minimum de justesse et de timbre. Instrument et voix (avec texte, non écrit ni même prévu au départ, je l’ai rédigé pour l’occasion) sont à l’unisson ; en l’occurrence, l’instrumentiste chante tout en jouant. Cela donne une coloration très particulière au chant, qui, dira Anne dans la soirée, ne manquera pas de surprendre un auditeur qui ignorera les conditions d’exécution...

 

* il s’agit de Thibaut ; Germain est la pièce pour petite percussion (note du 29 août 2021)