Je pense beaucoup à elle. J’ai envie de la contenter, de lui faire plaisir, envie de la connaître, de lui parler, de la faire parler. Quelque chose me pousse à être très familier avec elle, très ouvert ; à me comporter avec elle comme si je la connaissais depuis toujours. J’en ai fortement envie ; mais je me retiens ; ou pour le moins, j’essaie de doser, de mesurer, car comment le prendrait-elle ? J’ai parlé de familiarité, d’ouverture. Je devrais y ajouter, et c’est plus juste, la franchise. Voilà ce dont j’ai envie : de franchise. Plus d’une fois, et je pense que ça arrivera un jour, j’ai eu envie de tout lui raconter depuis V. jusqu’à elle et la manière dont elle, Valérie, s’est inscrite dans ma vie, elle autour de qui j’avais imaginé tant de choses avant même de la rencontrer… J’ai dit qu’elle était énigmatique. Mais en vérité je ne sais en quoi réside cette énigme. Peut-être n’y a-t-il pas d’énigme du tout, en tout cas pas davantage que chez qui que ce soit d’autre. Je ne la connais pas, c’est tout. Mais je sais désormais, et je l’avais pressenti et compris hier à demi-mots, que la rupture avec son compagnon – ou mari, mais je ne le pense pas car elle figure dans l’ancien annuaire sous son véritable nom – date d’octobre ; c’est très récent et ça la marque certainement encore, et sans doute davantage que je ne l’imagine si je considère son âge et le temps qu’ils ont vécu ensemble...