Puis je suis allé chez Isabelle*. Elle m’offre avec enthousiasme sa participation, c’est-à-dire les parties de second violon dans Pentecôte, Lundi de Pentecôte et Irénée. Elle est disponible en ce moment – elle accouche début mai – et me propose des dates à partir du 18. Une fois rentré, j’ai appelé Bernard ; il propose le 21 pour l’enregistrement des deux duos et se charge de contacter Isabelle, il la connaît bien, a déjà joué avec elle... Isabelle s’étonne que je veuille réaliser un CD avant une quelconque représentation sur scène. Il m’a été difficile de lui décrire la démesure du projet final, de lui expliquer que l’enregistrement des pièces n’est qu’une étape et qu’il n’a finalement pas vraiment de rapport avec « l’opéra » : ce sont deux choses distinctes. Les deux peuvent – et doivent ? – vivre  séparément. M’est alors revenue à l’esprit l’idée de l’étape intermédiaire, celle qui s’intercalerait entre l’enregistrement – le journal achevé – et l’opéra proprement dit (l’an 2000 ne serait-il pas une bonne date ?), c’est-à-dire : une réduction de l’opéra, c’est-à-dire : l’exécution des pièces sur scène accompagnée de textes. Je suis de plus en plus tenté par cette idée qui aurait du moins le mérite de donner un corps aux enregistrements qui, je l’ai souvent senti chez les musiciens, ont quelque chose d’abstrait, d’irréel...

 

* comme pour Christelle l’altiste, je n’ai pas le moindre souvenir d’Isabelle (note du 30 août 2021)