5 janvier
Édouard (6’00’’)
Il aurait débuté aujourd’hui, soit : quelques minutes de guitare électrique enregistrées aux alentours de vingt-trois heures. Je vais tâcher, dans un premier temps, de mettre bout à bout les parties musicales journalières, sans les réécouter. Inconvénient : cette pratique, si tant est qu’elle dure, exigera beaucoup de bande...
6 janvier
Mélaine (au restaurant) (6’05’’)
Deuxième jour dudit... L’enregistrement du jour a été effectué à la suite de celui d’hier (après un bref intervalle volontaire pour épargner un fragment de l’enregistrement précédent, c'est-à-dire les Trucs et Astuces de Lilas). J’ai de même utilisé ma Les Paul Custom, branchée sur l’entrée micro du Revox A700, lui-même branché (la fonction enregistrement de ce dernier est inopérante) sur l’un des Revox A77, piste I, avec un léger écho, pour rehausser, autant que faire se peut, la sécheresse du son. La bande, prise au pied levé, est une MAXWELL UD 25-124, 18 cm. La vitesse d’enregistrement est de 19 cm/s. Je crains fort que le son soit assez mauvais ; mais il sera toujours assez bon pour ce Journal qui n’a que faire de la qualité de l’enregistrement...
7 janvier
Raymond (5’40’’)
Mêmes conditions qu’hier... Je me demande si la méthode, ou plutôt la façon de procéder, est bonne : alignement de fragments musicaux solos improvisés... Cela ne va-t-il pas devenir lassant ? Et y a-t-il un quelconque intérêt à procéder de cette manière ? L’idée elle-même est-elle digne d’intérêt ? En quoi chaque fragment, chaque pièce, peut-il être, représenter un fragment de temps ?... Mais la question n’a pas de sens puisqu’elle peut se rapporter à quelque forme de journal que ce soit, à toute tentative de relever du temps (le marquer ? le concrétiser ? le figer ?)...
En ce qui concerne la manière, la forme, cela reste à voir, c’est-à-dire : laisser venir les choses, je n’en suis qu’au troisième jour (ne pas oublier : impossibilité de faire du bruit le soir et a fortiori la nuit, d’où l’avantage de la guitare sur table et le casque ; de même, rapidité d’exécution, ou plutôt de mise en place, à la différence du piano ou de la guitare acoustique qui exigent l’installation de micros, divers essais de son etc.)...
Pour l’heure, je m’impose l’interdiction de réécoute. Mais comment devrais-je agir en fin de bande ? La ranger une fois étiquetée sans même la réécouter ? Ou alors, m’imposer une fréquence de réécoute, en fin de semaine, par exemple ?
J’ai pensé repiquer chaque bande sur cassette et les proposer à Marcel (par exemple), c’est-à-dire à un auditeur. Mais cela a-t-il un intérêt, autant pour lui que pour moi ? Ce cas étant, ne pas oublier que les deux pistes sont enregistrées différemment et qu’il ne sera pas possible (à moins de jouer sur la balance) de les écouter séparément (une écoute duelle signifierait une prise en compte de deux jours simultanés, car une fois parvenu en fin de première piste, je reviendrai en début de seconde piste – à moins de retourner la bande, c’est-à-dire utiliser la seconde piste « à l’envers »...
8 janvier
Peggy (sous la pluie) (4’38’’)
Mêmes conditions qu’hier...
9 janvier
Alix (3’40’’)
Abandonné guitare pour piano : deux micros installés au jugé et quelques mesures déployées sans aucun contrôle d’enregistrement. C’était ce matin...
10 janvier
Baptême du Seigneur (au café) (6’10’’)
Ai opté cette fois pour la guitare acoustique : même piste, un seul micro...
11 janvier
Paulin (I, II & III) (1’53’’, 1’54’’, 0’50’’)
Reprise de la Les Paul sur entrée micro... Ai pensé cette après-midi à la possibilité d’utiliser les saints du jour (ou plutôt les prénoms, comme pour le Roman de l’année) ; de là, l’idée d’accouplement : créer des rencontres, des mariages, des unions, des ententes entre eux. Le premier essai en ce sens sera fourni par l’enregistrement, pour cette première bande du moins, des deux pistes séparément. L’écoute simultanée des deux, une fois la bande achevée, sera certainement intéressante, tant au niveau musical (l’aléatoire de la jonction de deux parties musicales improvisées et non réécoutées) qu’au niveau de l’accouplement : Édouard (5 janvier) marque le premier extrait musical : qui lui fera face sur la seconde piste ? (Dois-je respecter le temps du premier pour l’enregistrement du second ?...) Par la suite, je peux envisager de contrôler et provoquer les accouplements...
12 janvier
Tatiana (0’26’’)
Mêmes conditions (une miniature, quelques secondes, dix ou quinze)...
13 janvier
Yvette (au bain) (7’13’’)
Mêmes conditions. Ce jour termine la piste A de la bande. Par curiosité, et dans l’attente d’une décision en ce qui concerne la piste B (à savoir : minutage ou non des différentes phases de la piste A afin d’avoir en coïncidence les jours de la piste B – cf. « ententes » et « rencontres »), j’ai fait une réécoute des trois premiers jours. La première chose frappante, c’est le souffle important ; la seconde, c’est la médiocrité et l’inintérêt (apparent ?) de l’ensemble. J’ai bien envie d’interrompre ce « projet » qui m’apparaît n’avoir strictement aucun sens...
14 janvier
Nina (I : au lit) (II : au stade) (1’42’’/4’13’’)
Mêmes conditions. Après une suite de notes laborieuses et à l’intérêt plus que douteux s’est dessiné un thème d’un certain attrait.
Nina (désormais, chaque pièce portera le nom du saint du jour) inaugure cette seconde piste en parallèle avec Édouard, sur la première piste.
Idée : faire se rejoindre, voire se superposer, le Roman de l’année et le Journal musical, ce dernier pouvant être la musique du premier ; faire lecture du texte sur le passage musical en question, par exemple. Néanmoins, il y a un inconvénient, et de taille : d’une année à l’autre, les saints ne correspondent pas ; ainsi Peggy et Mélaine n’existaient pas en 1991. Que faire ? (une autre solution consisterait à considérer la musique comme étant celle du jour – du temps, ce qui serait bien logique pour la musique – et non celle du saint... Affaire à suivre...)
En définitive, je ne me préoccupe pas du temps des morceaux de la première piste, et je procède pour la seconde comme pour la première : j’aligne, juxtapose, remplis. Je verrai en fin de bande...
Récapitulatif : Bande A, première piste : ÉDOUARD, MÉLAINE, RAYMOND, PEGGY, ALIX, BAPTÊME DU SEIGNEUR, PAULIN, TATIANA, YVETTE, c’est-à-dire du 5 au 13 janvier...
15 janvier
Rémi (5’00’’)
Mêmes conditions qu’hier (encore qu’à l’heure où j’écris, ce ne soit pas fait)...
16 janvier
Marcel (2’34’’)
Mêmes conditions... Après une écoute globale, je suis plus confiant. L’idée d’associer la musique au texte me séduit de plus en plus. Le texte sera celui des « saints » du Roman de l’Année qu’accompagnera (si tant est que le mot soit juste) la musique correspondant à ce saint cette année-ci. Pour les nouveaux saints, telles Mélaine ou Peggy, prévoir ou un texte neuf, ou un montage/texte (Lilas, par exemple), ou simplement un fond, musical ou sonore. À voir...
Je suis surpris par la longueur des pièces. Je devrais peut-être prévoir de les raccourcir, les épurer. Après tout, aucune règle ne m’oblige à les conserver dans leur intégralité.
Le plus gros problème sera celui des bandes. Combien m’en faudra-t-il si je décide de les conserver sur bande magnétique plutôt que sur cassette ? (Mais tout cela vaudra-t-il la postérité ?...)
17 janvier
Roseline (nue) (4’34’’)
Guitare acoustique pour un essai percussif des plus douteux...
18 janvier
Prisca (au marché) (3’10’’)
Retour à l’électrique, qui semble être l’instrument de la semaine...
19 janvier
Marius (à la mer) (2’15’’)
Poursuite du même. Cependant le souffle, considérable (anormal), m’inquiète beaucoup ; à ce point que je me demande si je ne vais pas devoir renoncer à utiliser toutes les pièces de cette bande (et d’autres peut-être aussi, car après essai sur une autre bande – Revox, selon toute vraisemblance –, il apparaît que le souffle est identique ; serait-ce dû à la platine ? – ça ne manquerait pas d’être tout aussi inquiétant)...
21 janvier
Agnès (3’15’’)
La Gibson, plus un micro ouvert sur les bruits de la maison, destiné (je n’ai pas réécouté) à « récupérer » le son de la guitare « à cru »...
24 janvier
St François de Sales (nu) (2’46’’)
Gros trou dans le journal, vendredi, à cause d’une soirée au-dehors, samedi, à cause des séquelles de cette soirée-nuit qui m’a mis sur les genoux toute la journée... Reprise aujourd’hui. Même essai avec cette fois le micro dirigé sur le vent qui tape contre le store. Mais je crains que le résultat ne soit pas très concluant... Dès demain, je vais devoir penser aux extensions du journal, c’est-à-dire la mise en forme de chacun des jours (je ne sais toujours pas comment, ni surtout sur quel support bande)...
25 janvier
Conversion de St Paul (3’00’’)
Mêmes conditions que précédemment...
26 janvier
Paule (à l’école) 2’38’’)
Mêmes conditions...
27 janvier
Angèle (3’12’’)
Mêmes conditions que précédemment, avec adjonction, en fond, d’un fragment de la piste A (qui devrait être le Baptême du Seigneur – à vérifier).
J’ai commencé – enfin ! – la mise en « forme » (ou en « place ») des premiers jours du Journal, c’est-à-dire : Édouard, Mélaine, Raymond, Peggy. J’ai utilisé divers fonds sonores, les uns fabriqués, les autres prélevés directement d’enregistrements de bruitage. Le tout est aléatoire, naturellement. Je ne sais pas ce que donne la rencontre de tous ces éléments... J’ai effectué un double enregistrement : le premier sur bande, le second sur cassette. Les deux sont sensiblement différents. L’on a donc deux versions de chaque jour... En ce qui concerne le support, je n’ai toujours pas décidé ; la cassette me semble préférable pour le stockage, la présentation, le coût ; mais la bande reste plus noble (sans compter que la qualité de l’enregistrement est tout de même meilleure, malgré la relative médiocrité des originaux, et le fait que cette qualité importe peu)...
Affaire à suivre (tout va dépendre de la durée de chacune des « interventions » qu’à l’avenir – c’est du reste ce que je fais depuis une semaine – je m’efforcerai de réduire, afin qu’elles restent dans les limites du « raisonnable » (éviter les 8’, 11’, 12’ de la piste A, c’est interminable et sans le moindre intérêt !)...
29 janvier
Gildas (I & II) (2’20’’/1’31’’)
Mêmes conditions, Gibson sur A77, avec aujourd’hui deux thèmes, dont le second me plaît beaucoup (voir pour ajouter un couple-guitares). L’entreprise commence à prendre forme, et à me plaire, malgré la qualité relativement médiocre de certaines pièces (mais plus qu’une qualité ponctuelle, dont finalement je n’ai que faire, c’est une expression d’ensemble que je cherche, et j’avoue qu’après l’écoute ininterrompue des neuf premières pièces achevées, je suis sous le charme ; il me semble qu’il s’en dégage quelque chose de tout à fait particulier)...
30 janvier
Martine (en ville) (1’38’’)
Mêmes conditions. J’ai profité que la piste I soit libre pour faire une (courte) pièce à deux guitares. L’effet est amusant...
2 février
Présentation du Seigneur (1’55’’)
Mêmes conditions. J’ai utilisé un fragment de la piste I pour une brève impro rigolote... Réfléchir à un autre titre que Journal musical qui ne me semble pas très juste (Éphéméride musical ? Calendrier sonore ?)...
4 février
Véronique (à l’étude) (1’31’’)
Mêmes conditions... Je commence à rattraper le retard, quatre pièces aujourd’hui... Un problème s’est posé pour Sébastien qui, et c’est la première fois depuis le début, n’a pas eu sa pièce journalière (je veux dire que c’est la première fois qu’un jour n’a pas été « honoré » d’une pièce). Que faire ? Respecter le journal et donc omettre ce jour-là, ou, du fait du « remaniement » des pièces (à la différence du Roman de l’année pour lequel je m’interdisais un retour sur les textes passés) qui me permet une certaine liberté, recréer des pièces a posteriori ? J’ai opté pour la seconde. La différence entre les pièces journalières et celles « recréées » (ce n’est pas le terme, mais on comprendra) se fera au niveau de la ligne instrumentale, fil conducteur et directeur des pièces en bonne et due forme... Ça me permettra de puiser dans mes innombrables chutes...
Quelques phrases en vrac pour une éventuelle présentation du projet :
« Il n’est pas déconseillé de rapprocher ce Journal du Roman de l’année, dont il peut être le complément. Ainsi il est possible d’écouter l’un à la lecture de l’autre, ou d’ajouter au premier votre voix, dictrice du second. »
« Pièces toutes nues auxquelles il manquait un costume. »
« Chaque pièce musicale (et, plus précisément, instrumentale) recèle en elle la charge du jour qui vient de s’écouler. Elle en est la trace nue, trace du jour et, plus précisément, du saint qui en est le nom. Il m’a paru convenable après coup de doter chacun d’eux d’un costume... »
7 février
Eugénie (2’20’’)
Petit changement : essai pour tam-tam (que j’ai utilisé pour Gildas I et, dans la foulée, ai conservé pour la pièce du jour – que l’on retrouve d’ailleurs en vitesse supérieure dans Gildas II, légère aberration chronologique à laquelle il m’a été impossible de renoncer).
Le travail avance ; je suis assez satisfait de l’ensemble – sous réserves d’une réécoute. À la fin de la semaine, je devrais avoir rattrapé le retard (si du moins mes ennuis de santé me le permettent)...
8 février
Jacqueline (5’50’’)
Retour à la Gibson sur Revox, avec essai à quatre parties. À revoir demain...
11 février
Notre-Dame de Lourdes (1’00’’)
Mêmes conditions. Essai sur deux pistes avec son saturé... Ce matin, j’ai réécouté la totalité des pièces ; c’est consternant ; fade et pauvre. La mauvaise qualité des baffles du bas (sans compter une indisposition générale ; j’étais complètement déchiré) y est pour quelque chose. Mais tout de même, je m’attendais à mieux. De ce fait, j’hésite à envoyer les deux premières cassettes à Marcel. Que peut-il bien penser, lui auditeur extérieur, de ce genre de choses qui moi-même me désolent ?...
14 février
Valentin (nu) (1’43’’)
Acoustique avec une petite chose simplette au banjo, harmoniques et chocs divers ; sans prétention. J’avais prévu de l’étoffer, mais rien ne marchait, aussi j’ai laissé Valentin nu... J’ai de même exécuté Béatrice, ce qui fait que mon retard est rattrapé. Je n’en suis pas mécontent. Pas mécontent non plus de la seconde réécoute que j’ai faite des deux cassettes destinées à Marcel. Au casque, cela passe beaucoup mieux, et dans l’ensemble je suis assez satisfait (ça me rassure pleinement)...
17 février
Alexis (au boulot) (I, II & III) (2’22’’/2’56’’/1’52’’)
Reprise après deux jours d’abstinence (flagrant manque de goût). Gibson toujours, pour deux thèmes pas du tout convaincants. J’ai remarqué un souffle plus important sur le canal II du Revox A77 (le valide...). À surveiller...
18 février
Bernadette (2’18’’)
La Gibson avec écho, comme pour un long retour en arrière...
20 février
Aimée (3’08’’)
Mêmes conditions : Gibson, pour deux parties, une par canal...
22 février
Isabelle (ertâèht ua) (2’24’’)
Mêmes conditions, pour un petit thème de « basse jazzy »...
24 février
Cendres (3’01’’)
Mêmes conditions pour une course entre deux guitares...
3 mars
Guénolé (4’55’’)
Le point d’interrogation en lieu et place du compte romain habituel s’explique par le fait d’une certaine négligence de ma part ; à savoir : l’oubli du rapport de deux pièces musicales : celle du 25 février, celle du 28 février... C’est une bonne occasion d’arrêter ce compte qui finalement n’a aucun intérêt...* Pour ces deux jours oubliés, rien de particulier : la sempiternelle Gibson que je vais devoir, sous peine de redite, d’uniformité, de lassitude, troquer contre un autre instrument...
* je ne vois pas de quoi il s’’agit (26 août 2021)
4 mars
Casimir (à la piscine) (6’06’’)
Même conditions : Gibson/Revox. Pour une pièce un tant soit peu bleue. Bizarre...
7 mars
Félicité (2’21’’)
Voix (la mienne) + guitare acoustique, pour une Félicité improvisée qui ma foi me plaît beaucoup...
9 mars
Françoise Romaine (I & II) (1’44’’/1’27’’)
Retour à la Gibson...
10 mars
Vivien (dans la mare) (3’16’’)
De même... J’ai réécouté, avant envoi à Marcel, la cassette (III), c'est-à-dire du 7 au 26 février. J’avoue que dans l’ensemble je ne suis pas trop mécontent...