Et tant de choses à dire. Par exemple, les livres dont je n’ai pas parlé et que j’ai la ferme intention de ne pas lâcher avant longtemps, de les absorber tous en ne me permettant une relâche que pour l’écriture, ou, pour le moins, la préparation à l’écrit, c'est-à-dire Lustre II toujours pas achevé, mis de côté, et que je vais avoir du mal à reprendre après tant de temps d’abandon. Je commence par ceux d'Éléonore qu’elle m’a remis le matin de mon anniversaire à côté de Microfictions, dernier livre, celui que m’a remis Mylène chez Samy, de la part de Samy, James, Stan et elle, pour mon anniversaire. J’étais arrivé le premier, puis Stan et nous buvions la fameuse rakia artisanale que Samy avait rapportée de Bulgarie, en finissions le premier verre lorsque James et Mylène sont arrivés, Mylène qui m’a remis ce gros pavé intrigant avec l’air gêné de celui ou celle qui n’est pas sûr d’avoir fait le bon choix. Depuis un plus d’un an, c’est à peine si je survole L'Immonde des Livres, y concède un œil parfois pour des noms qui m’intéressent, Ballard, Saramago (ce sont les deux qui me viennent en premier à l’esprit), mais c’est bien tout. Il y a quinze jours, je m’étais arrêté sur un titre et un article qui lui était consacré : Microfictions d’un certain Régis Jauffret, et comment un tel sujet de texte ne pouvait-il pas m’intéresser ? En effet, ça m’intéressait et m’intriguait : cinq cents textes, plus de huit cents pages. Allais-je me l’acheter, allais-je tomber dans le piège qui m’était tendu ? J’avais renoncé, oublié, et voilà qu'en retirant le papier d’emballage, je le découvrais. Ça ne pouvait mieux tomber. Je l’ai feuilleté, rangé ; l’ai repris le lendemain pour constater que j’avais tout oublié de ce que j’en avais lu dans le journal et qu’il n’y avait pas la moindre indication, seulement une piste : « je est n’importe qui et tout le monde à la fois », auquel j’ai immédiatement substitué (en partie, par simple esprit de contradiction) : « Je c’est moi et personne d’autre »), j'ai entamé le premier texte, puis le deuxième, puis le troisième, et c’est là que j’ai remarqué que les titres étaient classés par ordre alphabétique, que tous avaient sensiblement la même taille, à deux ou trois lignes près, qu’ils couvraient approximativement une page et demie, chacun commençant, par voie de conséquence, à chaque belle page. C’est alors que j’ai décidé que je lirai ce livre en vingt-six jours, c'est-à-dire un jour par lettre, en ne sachant pas et en n’ayant pas voulu vérifier, si sa contrainte était allée jusqu’à écrire le même nombre de textes par lettre. Je sais aujourd’hui que non, troisième jour, lettre C dont le nombre de textes qui lui sont consacrés est plus important que pour la lettre A et B. Je m’en suis aperçu ce matin avant de me préparer à aller chez ma mère. J’en ai été contrit avant de me rendre compte que la journée venait de commencer et n’était pas donc terminée et que je pouvais remettre la suite à mon retour, c'est ce que j’ai fait après avoir lu les soixante-dix premières pages des fameuses Comtesses, suite de la lettre C. Elle s’achève sur un texte intitulé « Cutter » dont la chute m’a fait éclater de rire. Le suivant, qui ouvre la lettre D, s’intitule « Dandy ».