Au retour de chez l'ostéopathe, je me suis mis à Lustre II. J’y suis toujours. J’élague, arrange, bricole pour que cette inutilité ait l’air de quelque chose. J’ai songé à « étoffer » en faisant des prélèvements dans le journal de cette année. Entre deux, il y a eu le repas, puis la poursuite et fin de la lettre D de Microfictions. Je pense à la Rue, bien sûr, me dis que c’est un projet qui me serait bien allé. Les textes se déroulent les uns après les autres, sur un rythme quasi égal, style, ton et longueur tout à la fois. C’est un manège, une ritournelle, une hypnose. Le sang, le sperme, la désillusion, le désenchantement dominent. Un bandeau accompagne le livre, informe qu’il a remporté le prix de l’humour noir de cette année. Cette mention minimise, amoindrit, altère. Il y a là une gravité qui va bien au-delà de l’humour. Et quel humour, d’abord ? Les éditeurs sont des salauds...

 

19 mars 2007