(Quel besoin ai-je d’aller regarder l’heure avant de venir m’asseoir pour écrire puisque je l’ôterai systématiquement ?) Nancy. La question est : comment terminer, clore une histoire pareille ? Ou, autrement dit : comment l’aurais-je close ? Il faut bien que ça se termine, il faut bien une fin, et elle n’a pas « choisi » la meilleure, et je me demande même, si j’en crois le sursaut de mon corps au moment où elle s’est révélée (et il ne s’agit pas de la toute fin, en l’occurrence, de l’épilogue – encore qu’il me semble tout à fait inutile), s’il ne s’agit pas de la pire. Est-ce que je m’y attendais ? Peut-être, car il y a eu, en quelque sorte, un signe avant-coureur (annonciateur) sous la figure de cette phrase : « Tout le corps de Raphaël s’arc-boute sous l’effet de la douleur. » Je n’en croyais pas mes yeux : c’est Zola. Cette phrase termine un paragraphe, il y a un saut de ligne, parallèle entre deux moments d’existence simultanées, lui et elle, elle tout de suite après, le paragraphe s’ouvre et je lis : « Le corps de Saffie s’arc-boute dans le plaisir. » Bon, ça rattrape un peu, elle s’est rattrapée (à la réflexion, c’est peut-être pire) ; il n’empêche, c’est prodigieusement bête. C’est deux pages plus loin qu’apparaît la « fin » tant redoutée. C’est bien du Zola – et durant une seconde, j’ai vu Gabin aux commandes de sa locomotive. Quel gâchis... Ce texte pas loin d’être magnifique – dommage que par instants elle cède à la modernité (rupture de phrase, phrase sans sujet ; ça devait être la mode à ce moment-là – et la modernité, c’est ce qui est à la mode) – s’arrêtera donc pour moi à la page 208 de cette réédition chez J’ai Lu…
27 février 2022