Je m’assois. La fatigue commence à se faire sentir. Je me dis : que faire jusqu’à ma prochaine cigarette (comme si elle était une solution à mon confinement ici) ? J’ouvre mon cartable, du doigt, passe en revue son contenu : Mélodies (une fourmi, à l’instant, traverse mon bureau), Guérin, mon journal intime, le gros bloc de notes, Lycophron, Calvino, Tausend Augen, et enfin LInerte et Moi qui dors de Sébastien, là depuis des semaines dans l’attente que je les relise. Je n’en ai pas l’intention aujourd'hui, je ne suis pas en l’état ; mais les tire malgré tout, les pose devant moi, prends LInerte. Le marque-pages force l’ouverture, machinalement, je lis la première ligne de la fausse page « Notre enfant germe en toi » et presque malgré moi, lis le poème jusqu’à son terme et le trouve beau... (J’ai entamé en parallèle Moi qui dors et sa réédition dans le recueil LInerte)...

 

9 avril 2001