Je préfère Sébastien quand il ne réfléchit pas.
Il me semble que ce qui fait que les choses valent, c’est l’instinct,
l’intuition ; l’insaisissable. Chercher à réduire l’insaisissable (comme
l’on réduit un animal) est un leurre, une erreur. On peut chercher à le
circonscrire, voire à le traquer (track : la piste, la voie, la trace),
mais pas à l’acculer et à l’abattre (ou le séduire). C’est ce que fait Sébastien
dans L'Inerte (le texte) et je le préfère lorsque, ailleurs, il ne le fait
pas, c’est-à-dire quand il ne réfléchit pas et se « laisse aller », lorsqu’il
laisse l’analyse et la question sur le côté. Les questions sont bonnes pour soi,
pour l’intérieur, qui accompagnent (forcément) l’écriture (ou tout autre acte,
décision qui vide l’extraction de soi de l’ordinaire), pour la « page interne »
et non celle qui sera offerte à l’autre. Et l’autre n’est pas l’auteur, et
l’auteur se doit de délivrer l’inexprimable (autre nom de l’insaisissable),
1er février
2001