Buchet-Chastel, 1956, avec en couverture Jane Russel, photo du film tiré du livre... Comment une Reine de Beauté d'une bourgade du Mississipi échoue, via Hollywood, dans un claque d'Hawaï. Roman/documentaire, dit la quatrième de couverture. Mais qui est qui ? Est-ce autobiographique ? Jusqu'où l'auteur s'identifie-t-il avec le narrateur ? le narrateur est-il un simple personnage, type tout à la fois rebutant et attirant (mais du moins est-il franc et honnête), ou un porte-parole ?... C'est la curiosité qui m'a poussé à aller jusqu'à la page 108, pas celle suscitée par l'histoire en elle-même (qui, en effet, est un parfait scénario pour un film hollywoodien des années cinquante
– pas forcément mauvais), mais par le narrateur en question avec ce qu'il véhicule des États-Unis dans ses propos, cf. notes... C'est loin d'être un mauvais livre, ne serait-ce que pour cela : il est le reflet net et clair d'une mentalité et d'un comportement : ceux d'un peuple sorti trop victorieux d'une guerre qui a mis un peu plus de clinquant à ses dorures et de brillantine à ses certitudes... L'arrogance et la suffisance sont ici reines...