J’ai reçu 48 Charing Cross Road. Ma première surprise a été la minceur du paquet ; la deuxième, en l’ouvrant, l’épaisseur de l’emballage ; la troisième, l’extrême maigreur du livret ; ou plus exactement de la plaquette, car il ne s’agit en rien d’un livre, mais d’une plaquette, c’est-à-dire une dizaine de feuillets (quarante-huit pages exactement) pliés et agrafés ; la dernière, celle de découvrir qu’il s’agit du texte adapté au théâtre, c’est-à-dire de la pièce… Avais-je fait une erreur de commande ou, à défaut du livre lui-même, m’avaient-ils fait parvenir ce succédané ? J’en ai été étonné, puis chagriné ; puis j’ai pensé que cela tombait plutôt bien dans la mesure où je m’étais justement posé la question de l’adaptation à l’image, qu’elle soit à la scène ou à l’écran, et je dois dire, après avoir terminé le premier acte, que cette version scénique, où les indications sont d’une grande précision, n’est pas loin d’être excellente. Rien du texte d’origine n’a été changé ou délaissé puisque les lettres sont lues dans leur intégralité, elle confère à l’ensemble la dimension qui manquait au texte écrit et lu sous sa forme écrite, comme si du brouillon dont il avait l’aspect du fait du choix de la fidélité et de la vérité, il était passé à un tout fini, travaillé et fini, sans pour cela que le moindre mot ne soit changé. Je redécouvre et découvre tout à la fois, d’autant qu’il s’agit ici du texte dans sa langue d’origine