Je relève aussi cette bizarrerie. Helene réclame le journal de Pepys ; il lui est envoyé, mais dans une édition en morceaux choisis. Fureur de Helene qui désirait l’édition intégrale. Son correspondant lui répond : « Permettez-moi tout d’abord de vous présenter mes excuses pour le Pepys. Je croyais sincèrement que c’était l’édition complète de Braybrooke. » La lettre date du 20 octobre 1951, alors que la première publication de l’intégralité du journal de Pepys date de 1970 ; de plus l’édition de Braybrooke est très loin d’être complète. En outre, Helene fait mention de passages qu’elle n’a pas trouvés dans les Morceaux Choisis : comment en a-t-elle eu connaissance ? (Encore qu’elle ait pu l’emprunter dans une bibliothèque, mais aucune édition n’était complète, et celle de Braybrooke moins que tout autre.) Et pour clore, la note de la traductrice : « Sa gloire littéraire ne commença qu’en 1825, lorsqu’on réussit à décrypter son journal intime (Diary), écrit en langage chiffré. Cette longue confession (huit volumes), écrite au jour le jour, de 1660 à 1669, présente le plus grand intérêt littéraire et historique. » L’année 1825 correspond à la publication de l’édition de Braybrooke, mais c’est en 1818 que le journal a été déchiffré ; en outre, il ne s’agit en rien d’une confession, mais, le plus simplement du monde, d’un journal personnel dans son acception la plus stricte et la plus pure ; quant à la littérature, je ne suis pas sûr qu’elle ait une part dans ce texte, aussi extraordinaire soit-il