Je viens de l’achever dans la cuisine, debout, en buvant une tasse de café et en me préparant à la dernière cigarette que je viens rouler. C’est Léo qui nous l’a offert ; ou l’a offert à Éléonore, je ne sais. En vérité, il est arrivé un soir avec ce livre et deux bouteilles de Vinho Verde, sans préciser à qui il était destiné ; à nous deux, certainement ; en même temps, et c’est ce qu’elle m’a rapporté hier, en disant à Éléonore que le personnage d’Helene lui avait fait penser à elle, Éléonore. « Je ne vois pas en quoi je lui ressemble, » m’a-t-elle dit en m’en recommandant la lecture, que du reste elle avait déjà glissé dans sa propre bibliothèque ce qui a été un indice supplémentaire à verser au dossier du cadeau destiné davantage à elle qu’à moi. Je le lui ai fait remarquer. « Quelle importance qu’il se trouve dans ma bibliothèque plutôt que dans la tienne ? » Aucune, en effet (quoique…), et lorsque nous sommes rentrés de la partie de tarot (qu’elle a remportée, d’ailleurs), je le lui ai demandé, et l’ai entamé au lit alors qu’elle se préparait à la nuit, puis l’ai poursuivi dans le séjour avant de l’achever dans la cuisine. Je l’ai donc lu d’un trait (quasi)