Pourtant, c’est elle, je crois bien, qui a tout fait basculer, la lecture, et ce livre en particulier, qui a remis un peu de couleur autour de moi et a de nouveau réussi à repousser les murs avant de les annihiler tout à fait. Pourquoi ce livre précisément ? Tout d’abord, parce que c’est bien, très bien, parce que c’est chaud, riche, c’est autre, même si parfois c’est agaçant, écriture parfois ronflante, qui tire parfois sur l’exercice de style (je ne peux m’empêcher de penser à La Varende et parfois j’ai même oublié qu’il s’agissait de Grainville : est-ce parce qu’ils sont tous deux normands ? ou parce que le sujet, la Normandie, les Normands, les Vikings, Guillaume le Conquérant, est cher à La Varende ?). Mais aussi, et j’ai déjà donné l’information, parce qu’il est question des Vikings et donc, par la force des choses, de Guillaume le Conquérant que je n'ai pas tout à fait oublié, qui reste là encore en attente, pour ce projet mien dont j'ai à peine rédigé le quart et que je désespère de plus en plus de reprendre et de mener à bien. Mais justement, c'est un peu d'espoir qu'il m'a redonné, et c'est drôle comme, tout à coup, je me suis mis à noter les informations qu'il en donnait, puis à les placer mentalement dans mon projet, et de fil en aiguille, à commencer à réécrire tout en continuant à lire. Et ce n'est qu'après coup que je me suis rendu compte du changement, de ce brusque retournement de mon état qui, du noir du fond de mon trou, s'était tout à coup revêtu d'un peu de clarté, voire de lumière, après coup que j'ai pris conscience aussi que peut-être ce projet valait la peine que j'attende encore, que je patiente, que je laisse faire le temps dont le vide actuel est peut-être nécessaire à sa vraie réalisation