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p. 104 dédain, morgue ? « Curieusement, toute cette masse de citoyens, et malgré l'existence d'une université, n'a pas réussi juqu'à présent à faire naître un seul courant culturel ou artistique, cela bien qu'il ne s'agisse pas d'une ville d'usines et d'ouvriers, comme Lodz, mais d'une cité de calicots, de représentants de commerce, de marchands, d'agents de change, de boutiquiers de tout poil et toute nature. Et pour satisfaire leurs aspirations spirituelles, il leur suffit amplement de jouer au billard. »
p. 112 paragraphe consacré à la
démocratie avec sa conclusion ahurissante.
« La démocratie, c'est avant tout l'absence de timidité.
Nul ici n'a honte de sa situation. Je ne me considère point
comme un personnage, comment dire, “ olympien ”,
pourtant, en Pologne, il m'arrivait d'avoir à discuter avec des
élèves de classe de philosophie, ou bien des étudiants
d'université dont je pense, qu'au début du moins, ils avaient
un certain trac à se trouver en face d'un écrivain, un
intellectuel, un voyageur... Ici, rien de semblable ! le
premier potache venu se fichera bien de la présence d'une
personnalité, même s'il tombait sur Einstein en personne... Ce
qui nous prouve au demeurant que la civilisation argentine est
bien monotone, nivellée comme une table, autrement dit
plate... » Je retrouve de nouveau le Polonais fier,
arrogant ; vexé qu'on ne puisse le reconnaître comme autre,
supérieur. Le Polak, en somme...