Comme il était en français, j’avais eu l’intention de le mettre en vente. Puis je me suis aperçu que deux ou trois pages – pourquoi ces pages-là en particulier, trois pages qui se suivent ? (en réalité quatre) – étaient maculées de stabilo, de commentaires au crayon gris. Je ne pouvais le vendre dans cet état, alors je l’aurais déposé chez Emmaüs. Mais je l’avais feuilleté (il y a quelques photos de « grande navi »), en ai lu quelques phrases au hasard – il s’agissait bien des « grande navi » – et j’ai cédé à la tentation de le lire en français (de l’italien au français, ça ne pouvait être mauvais si c’était bien écrit en italien) en me promettant de l’acquérir et de le lire en italien à la première occasion (quand ? à moins de le commander). Ça se lit très vte et j’ai bien fait de l’avoir lu. Ferruci est Vénitien, parle de sa ville, et en le lisant parler de sa ville, je me disais, « c’est ma ville aussi, même si je ne suis pas vénitien ». Il est en colère, désenchanté. Je le suis tout autant et j’ai passé un long moment à y penser, à penser à cet endroit où je n’irai probablement plus jamais, à ce cadavre que bientôt elle sera (et c’est ce cadavre que je ne veux pas voir – et plus exactement, la décomposition de ce cadavre)… Ce midi, puces à Frelinhoeke-village (quel village ? ce n’est qu’un grand lotissement). Crachin, donc livres mouillés. J’ai tout de même réussi, grâce à des gens précautionneux, à en rapporter une petite dizaine. Nous avons passé l’après-midi ici, j’ai poursuivi le remaniement de la Rue V. (j’aborde le mois de mars).
(J’ai envoyé quatre textes à La Contre-allée, pas la moindre réponse…)
19 juin 2021