J’hésite entre la main et le clavier (ou plutôt le crayon et le clavier). J’ai l’estomac douloureux, peine à digérer et j’ai l’impression que ça serait plus aisé d’écrire à l’aide du clavier, et la loggia est impraticable : il pleuvait, j’y étais en train de lire et, tout à coup, j’avais reçu des gouttes, avais dû fuir et à présent la pluie est à la limite de l’ouverture de la baie. J’y lisais Ferruci. Il est à la droite de l’ordinateur installé sur la table de la baie, moi sur la chaise face à l’écran, je viens de le terminer. Non, je l’ai terminé il y a une demi-heure, j’étais songeur et suis resté un long moment en suspension, songeur au point que s’écrivait en moi une longue lettre que j’aurais adressée à l’auteur, à propos de ce que je venais de lire, à propos de Venise, et je lui aurais envoyé Pala Fenice… J’étais prêt à me lever et à écrire cette lettre, à la main tout d’abord, puis au clavier, mais la douleur s’est accentuée et je me suis rendu compte que je ne pourrais écrire une telle lettre sans fumer et donc sans être dans la loggia… Je l’ai trouvé aux Attaques. C’est un petit livre, délicat, fin, presqu’une plaquette. Le nom me disait quelque chose, puis j’ai vu le nom de l’éditeur, La Contre-allée, et tout s’est remis en place...