Qu’y a-t-il eu dans la journée, qu’ai-je fait ou pas fait ? Rien qui ne mérite le souvenir, journée comme bien d’autres depuis un moment, sauf Sanctuary qui touche à sa fin. L’épi de maïs apparaît bien, à deux reprises et d’une manière décisive et définitive lors du procès puisqu’il en sera l’une des pièces à conviction (je suis tout de même sidéré que cela soit passé à l’époque). Reste quelques pages, ai-je bien tout saisi ? Faulkner est tortueux, nébuleux, sème (volontairement et involontairement) la confusion et je fais attention, suis attentif, mais c’est parfois d’une telle irréalité (c’est drôle qu’à plusieurs reprises, j’ai pensé à Chandler, comme dans la scène du bar où se rendent Temple et Popeye avant qu’elle ne soit emportée par Red qu’on retrouvera ensuite mort : l’écriture, la concision, la rapidité, la présentation des faits à la manière d’un scénario – travaillait-il déjà à Hollywood ?). (Ce qui a joué aussi, c’est que « mon » Chandler est dans la même collection, papier, typo, mise en page identiques – du reste il se trouve toujours sur la tablette du radiateur, inachevé…) Le seul rapport entre le film et le texte c’est l’épisode de la maison où échouent Temple et Gowan. (Sauf qu’il n’est nullement question d’orages et de coups de tonnerre : cela se passe un jour ensoleillé…) À quoi sert-il d’acheter les droits d’un roman pour n’en conserver qu’une infime partie qui pourrait figurer dans n’importe quel film de genre sans qu’il soit question de plagiat ?... Pour lutter contre le marasme et le vide, j’ai décidé de me remettre à Mai, 25 et 26 août. Je craignais de tomber sur de mauvaises journées (elles m’auraient aussitôt fait renoncer), ce n’est pas le cas et je me suis senti revivre (j’exagère à peine). Je vais continuer jusqu’à ce que ça coince ou que j’en aie assez. On verra. Je tâche de ne pas me demander à quoi ça sert…

 

25 aout 2024

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