J’avais dans mon bureau au bureau le spécial Victor Hugo de L’Immonde acheté il y a quelque temps et que je lisais par bribes. Il m’en restait quelques pages, j’ai renoncé à le terminer, l’ai emporté à la maison et il fallait le ranger. Mais où : parmi les revues ou dans la bibliothèque principale ? J’ai opté pour la seconde et m’apprêtais à le glisser à côté du seul Hugo que je possède (et sans doute le seul que j’ai lu), Le condamné à mort (j’ai oublié le titre exact). (Un condamné à mort s’est échappé, ça me revient à l’instant.) Je n’ai pas pu, c’était trop serré. Il fallait donc desserrer et agir sur les étagères précédentes pour espérer trouver la place suffisante pour l’insérer. J’y suis parvenu. Restait à desserrer l’étagère intéressée et donc remonter le premier livre qui la constitue. Je l’ai sorti, l’ai regardé. Qu’était-ce ? Un exemplaire des Lettres Nouvelles dont je n’avais pas le moindre souvenir. Que faisait-il là ? Il était avec les Gombrowicz et en effet, il y a un texte qui le concerne dans ladite revue ; je l’ai feuilletée pour me rafraîchir la mémoire. Ça n’a fait que l’épaissir car au flou de la présence de la revue s’est ajouté celui du marque-pages. Il m’a fallu quelques secondes pour comprendre de quoi il s’agissait : la note que nous avait remis le garçon du restaurant d’autoroute lors de notre premier voyage ensemble, Sue et moi, en direction d’Orange ; il était tard, nous ne savions où passer la nuit, il connaissait quelqu’un dans un hôtel à Nuits Saint-Georges ; il l’a immédiatement appelé, a réservé une chambre et comme il n’y aurait eu personne pour nous recevoir, il nous a laissé ce mot avec les indications et le code d’accès à l’hôtel. Le lendemain, nous sommes partis à l’anglaise (c’est de la faute à Sue qui m’a entraîné dans cette entourloupe). Derrière cette note, figurent celles de lecture que j’avais prises. (J’ai travaillé à cet épisode il y a quelques jours, c’était début août.)

 

7 août 2012