Elle me disait que l’écriture était bien antérieure à l’apparition de la religion et celle de Bouddha en particulier et que, dans ce cas, il ne pouvait y avoir de rapport. L’écriture précède sans doute, mais dans ce cas la divinité est déjà inscrite dans l’écriture, l’idéogramme la porte déjà ; il ne suffisait que de la révéler. Ce matin, j’ai jeté un coup d’œil dans une encyclopédie : Buddha est de cinq cents ans le cadet du Christ. J’ai ensuite compulsé Les langages de l’humanité où je n’ai pas trouvé de précisions quant à l’apparition des idéogrammes. Les quelques pages consacrées au japonais ne m’ont pas apporté grand-chose, mais l’auteur précise que c’est de loin la langue la plus étonnante et la plus complexe du monde. Il précise en outre que moins de mille kanji sont utilisés aujourd’hui et que les trop compliqués sont désormais transcrits en hiragana. Les kanji vont-ils un jour être abandonnés ? Il dit que ça serait un bien et que ça ne changerait pas grand-chose au fondement de la langue. Le français perdrait-il quelque chose à être phonétisé ? Question. L’oral n’y perd et n’y gagne rien. Quant à l’écriture, elle y perdrait la beauté et le sens de la beauté. L’esthétisme. Je maudis chaque jour les kanji que je ne parviens pas à retenir, et ceux qui m’échappent et tous ceux que je ne connais pas encore, mais je jubile à la lecture de ceux que désormais je déchiffre. C’est complexe, compliqué. Et alors ? En outre, et il en est de même pour Léo, j’ai beaucoup plus de difficultés à lire les alphabets que les kanji.