Éléonore aide son
ex-belle-sur à vider un grenier. Elles y retrouvent des
choses insoupçonnées, ou pour le moins oubliées, telles des
lettres de l'époque où elle se trouvait en Inde, lettres
d'amis dont elle a perdu tout souvenir. Et puis des livres. Elle
m'en a donnés quelques uns, dont un Florilège du Moyen âge
(tel que, avec la faute), de 1949. J'y découvre,
dans les premières pages, des choses curieuses. Ainsi, le
gaulois, lors de la conquête par les Romains, a hérité du
latin des soldats plutôt que de celui des littéraires. C'est
ainsi que TESTA a
donné TÊTE, au lieu
que ce soit CAPUT qui
est le véritable mot pour TÊTE en latin ;
TESTA en
latin signifie BOUILLOTTE...
Au XIIe siècle, dans le pays d'oïl,
c'est-à-dire le Nord de la France à partir
de la Loire, quatre langues se partageaient le territoire :
le normand, le francien, le bourguignon et le picard (qui
n'atteint pas l'actuelle Flandre, mais déborde sur l'actuel
Hainaut belge). Je me fais cette remarque que c'est à partir de
la ligne joignant Bordeaux à Dijon en passant par Montluçon,
frontière entre oïl et oc, qu'apparaît l'accent du sud et du
sud-ouest encore vivace aujourd'hui...
Le texte des Serments de Strasbourg est donné
comme le premier monument littéraire français. Son origine est
en roman, curieuse langue à mi-chemin entre latin et français...