
À l’inverse, Camon se
tait et écrit et publie. Mieux, il s’en fiche et peut-être même en
rit-il, car comment prendre autrement ses mots au terme de la
prémisse : « Ses lettres ont […] délivré le
message d’une souffrance et d’une angoisse si aiguës,
qu’elles deviennent par là même révélatrices : sur le rapport
d’acceptation et de refus entre personne et personnage, entre vie et
psychanalyse, entre vie et littérature, entre psychanalyse et littérature.
C’est avec la conviction, fondée ou non, que cela peut permettre
d’apporter une petite contribution à ces grands thèmes, qu’il nous a
semblé utile de publier cette lettre : qui a été écrite d’ailleurs,
presque ouvertement, avec l’espoir précis qu’elle devînt
publique. » La contribution en question est, bien sûr son
ego, et non la littérature (mais c’est peut-être la même chose, après
tout) et son interprétation quant à un espoir de publicité me semble un peu
légère et très opportune (mais est-il impossible que je n’aie pas la même
réaction, que je n’agisse pas de la même façon ?). Tout cela,
davantage que malsain, me paraît quelque peu pervers ; une perversité qui
ne me semble guère avoir de sens, qui serait, d’une certaine façon,
« gratuite ». Qui ne concernerait que lui et non l’art ou la littérature…