Avant tout, chose qui me trotte dans la tête depuis cette nuit où j’ai achevé La femme aux liens. J’en ai dit quelques mots interrompus ; j’avais l’intention d’étoffer un peu pour exprimer l’impression qu’il m’avait faite, impression assez forte qui m’a laissé un peu étourdi. Dans cet étourdissement, une question importante : étant donné qu’il s’agit d’un homme qui écrit à propos d’une femme, et pourrait-on dire, de la femme, est-ce une œuvre d’imagination ou s’est-il servi de véritables analyses ? Je suis évidemment incapable de juger s’il a été juste, si une femme aurait pu écrire de la même manière, etc. Cette question me tracassait et je n’aurais pas aimé découvrir qu’il avait utilisé des documents à fin de littérature, et j’ai pensé, évidemment, à ce moment-là, à ce qui avait donné naissance à Emma, c’est-à-dire une véritable histoire à peine transformée qui, de surcroît, était celle d’un ami. Et parvenu au terme du texte, je découvre que ce n’est pas achevé, que s’y ajoute une annexe, appendice, constitué(e) d’une note et d’une prémisse. La note dit que l’édition originale en italien s’arrête là et que ce qui s’y ajoute provient d’une revue dirigée par Camon. Puis : « Certaines phrases de la lettre écrite par le “ modèle ” de la Femme aux liens sont numérotées : elles sont interprétées par l’auteur dans l’Analyse, avec des appels de note correspondant à cette numérotation. »