Léo, Éléonore s’est cassé le poignet, le droit (il y a deux ans à un jour près, c’était le gauche), et à la charge de ma propre boutique s’est ajoutée la sienne. Septembre octobre, c’est le coup de feu et c’est dire que depuis un mois, je travaille pour deux : mise en ligne de centaines de livres raflés dans les puces tous les week-ends, emballage, envoi de plusieurs dizaines d’exemplaires par jour, ça prend beaucoup de temps et d’énergie. Octobre s’achève et, ouf, les lecteurs lisent moins (et moi davantage) et depuis deux jours je commence à respirer (mais sur mon second bureau, en face de moi, s’amoncellent encore une centaine de livres à classer et à ranger je ne sais où, ma boutique est pleine à craquer ; il va falloir que je trouve une solution – je suis très fier de ma boutique que j’ai réussi à intégrer à mon bureau sans rien bouger ou presque (mais au prix tout de même d’une sélection drastique de ma propre bibliothèque, elle en avait besoin), dommage que tu ne puisses pas voir ça : trois mille volumes sur deux mètres carrés – au sol –, je ne suis pas mécontent). L’hiver approche, les puces vont s’endormir jusqu’en mars, dans moins d’un mois, nous aurons l’appartement, je vais enfin pouvoir m’occuper de moi (mais je dois tout de même reconnaître que mon activité de bouquiniste m’enchante et parfois m’exalte). Bref, me voilà