Puis, transition insolite, j'ai posé le livre, en en remettant la lecture à plus tard dans la soirée, et me suis mis une cassette. La cassette achevée, j'ai entamé la longue introduction, interrompue à sa moitié pour me laisser le temps de rédiger ces lignes. Je ne ferai aucun développement à son sujet, mais du moins ai-je relevé quelques points. Le premier concerne Grünewald dont les « douloureuses représentations » (notamment de l'autel d'Isenheim de Colmar) auraient inspiré de nombreux peintres, dont Bacon pour ces Crucifixions. Je ne le connais que de nom, et cela m'intrigue fort car Trucchi y revient à plusieurs reprises et je suis évidemment alléché, quoiqu'il y ait fait mention du Christ bafoué – ou Christ aux outrages – de la Pinacothèque de Munich. J'ai un ouvrage sur la Pinacothèque et la toile s'y trouve – de prime abord, je l'avais prise pour un Bosch, celui du Portement de Croix de Gand : il y a de nettes similitudes, dans les coloris et dans les visages des personnages qui là aussi moquent et persécutent le Christ. Il y a bien le Christ comme indiqué par Trucchi, agenouillé et le haut du visage, yeux compris, masqué par un linge : Bacon s'en serait inspiré pour Painting de 1946 et Head VI de 1949. Sans en douter tout à fait, je me pose des questions, même si je sais que dans tel cas, ce n'est qu'une question d'interprétation de la part de l'observateur, en l'occurrence Trucchi...

 

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