Autre point, qui me concerne tout particulièrement, c'est une phrase qu'il a prononcée : « Je veux peindre le cri avant l'horreur. » En substance. Aussitôt, il y a eu un déclic et m'est revenu en mémoire l’un de mes textes de l'année dernière – encore inachevé et je n'en parlerai donc pas – qui illustre étrangement cette phrase. Troisième point, qui me concerne tout autant, deux phrases de l'auteur parlant des « espaces » dans lesquels sont logés les personnages de Bacon : « [...] renfermés dans leurs habitacles de verre incassable » puis « de parois et de cages transparentes ». Le même déclic s'est produit, pour un autre texte (que tu ne connais pas, très ancien, jamais édité, recommencé trois ou quatre fois sans que je sois encore satisfait, et ça m'embête car je l'aime beaucoup) dont le sujet principal est une femme défigurée enfermée morte dans une cage de verre posé au milieu d'une pièce quasi vide… J'ai trouvé cela troublant sans pourtant y voir de véritable relation ; juste une coïncidence. Certainement pas une influence puisque je ne devais pas connaître Bacon à l'époque du texte (en 1980, je pense). Mais qui peut dire si je ne l'ai pas vu par hasard ? Mais est-ce si important que cela ? Quoi qu'il en soit, je ne peux désormais regarder une de ces « cages » (terme qu'emploie Trucchi et qui me semble impropre) sans penser à Clara. J'ai aussi pensé à Ballard. Je ne me rappelle pas que Ballard ait fait mention de Bacon quelque part, mais cela m'étonnerait fort qu'il ait été insensible à sa peinture, et, à la réflexion, je leur trouve pas mal de similitudes (si l'on considère le Ballard clinique – mais peut-être ai-je été influencé par l'une des sources iconographiques de Bacon qui sont des « images médicales des stades extrêmes ou des maladies particulières de la bouche », et Ballard a été depuis toujours fasciné par l'iconographie médicale – essentiellement photographique)