J’ai rêvé que le nom règle le sort de l’âme,
Que le baptême en soi renferme un talisman,
Et que la Providence assigne à tout roman
Son prologue fatal, dans un beau nom de femme.
J’ai subi le pouvoir du son matériel,
Les mots conjurateurs, et, comme les Arabes,
Je crois au juste accord des secrètes syllabes
Qui font tomber parfois les étoiles du ciel.
Et je crois que d’en haut, celles qui furent grandes
Par l’ode d’un poëte ou les vœux d’un amant,
Pour revivre ici bas avec leur nom charmant,
Sur les berceaux choisis apportent ces offrandes.