J’achève Ballard, qui poursuit son exploration du monde et de la modernité. Crash, High Rise, Super Cannes. C’est le même personnage-narrateur qui traverse tous ces livres depuis trente ans. Style, images, comportements, le paysage intérieur (encore qu’édulcoré ici), la question de Dieu et de la science, le médecin, le trio, l’hallucinatoire chez la « maîtresse », l’idée fixe chez l’ami/ennemi du narrateur (gourou, maître, miroir). Pas de surprises. Mais ça reste tout de même une vision, un regard, une analyse, une réflexion quasi uniques. Et puis toujours la même distanciation, celle qui, à une époque, m’avait tant influencé (mais aujourd’hui ? n’y en a-t-il pas encore des traces ?)… J’oublie la mention de la notion de « tourisme » qui m’a rappelé la conversation avec Akim, l'autre soir, de laquelle était sortie, soudainement, cette idée que c’est peut-être vers cela que je tends depuis longtemps : le touriste. C'est-à-dire l’autre, l’ingérant, l’étranger ; celui qui se mêle de ce qui ne le regarde pas (on ne regarde pas le touriste, le touriste n’est pas regardé). Mais qui petit à petit se substitue. Voir La Barge…
11 mai 2005