Je me suis rasé et pense que je ne me laisserai plus pousser la barbe. Ce visage me plaît mieux. Il n’enlève rien à mon âge (au contraire puisqu’il révèle davantage l’affaissement de mon visage et de la peau de mon cou), mais comme je l’ai dit à Éléonore, je n’ai plus une tête de « papy »… À ma gauche : vue de San Giorgio depuis la piazzetta, un couple est enlacé sous un parapluie. C’est l’illustration de la couverture de Mille jours à Venise. Elle illustre bien le peu que j’en ai lu : une chroniqueuse gastronomique états-unienne rencontre un banquier vénitien, c’est l’amour. Tout est dit… (Devant moi, à la boulangerie, se tenaient deux jeunes femmes d’une trentaine d’années. L’une d’elles ne cessait de me jeter des coups d’œil. « You see, I was right to have a shave, I don’t look like a papy anymore ! » ai-je dit à Éléonore. Ça m’a requinqué… J’ai entamé avril de Mai)

 

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