Santa Margherita à l’angle du Rio Terà Canal (encore un) ; terrasse, soleil, spritz (le dernier). Nous sommes sortis en début d’après-midi, direction Guggenheim par le Zattere, doucement, lentement, d’autant plus lentement qu’Éléonore s’est mise en tête de photographier au vol à l’aide de son i-phone ; elle s’arrêtait tous les dix mètres, ne visait pas vraiment, ne voyait rien de ce qu’elle photographiait à cause de la lumière. « It’s funny. » « Yes, it is. That’s the best way. » « I agree. » Nous sommes passés par San Barnaba et de là, Fondamenta Del Ermite et calle Trevisan pour aboutir sur les Zattere, au soleil (je trouve qu’il y a beaucoup de monde aujourd’hui, principalement italien – du monde italien), vue fantastique, à chaque fois, sur Giudecca. Nous les avons remontés jusqu’à la Dogana. La statue a disparu, remplacée par un lampadaire, je n’en revenais pas. J’en ai parlé à Éléonore, ai été incapable de me rappeler son nom et celui de son auteur. De là Salute pour aboutir à Guggenheim, chez la vieille taupe. Éléonore voulait jeter un œil à la librairie pour y trouver un livre de Jane Rylands, la femme du directeur du Guggenheim, mentionné par Berendt (je n’y suis pas encore arrivé, c’est elle qui m’en a parlé), une énième morue états-unienne qui pense que l’argent est suffisant pour faire de soi un Vénitien ou une Vénitienne – il y en a pas mal d’exemplaires dans le livre de Berendt. Il y était (mais pas Salomon), mais à un prix prohibitif. « I can get it for one p. on amazon. » Pour la consoler, je lui ai offert un œilleton kaléidoscopique pour sa collection et elle a acheté trois crayons multicolores pour les petits. Nous avons poursuivi notre route jusqu’à une terrasse au soleil. C’est ici... (Après vérification, la statue était Il ragazzo con la rana de Charles Ray ; son installation était provisoire, inaugurait l’ouverture de la Dogana-Pinault ; le lampadaire est celui que elle-même remplaçait ; je préférais il ragazzo...)

 

3 avril 2015