La collection Terre étrangère, chez Hatier, trouvée en soldes d'éditeur, qui m'a tout de suite frappé par sa facture et sa texture. Malheureusement, que des auteurs anglais, donc traduits. J'ai tout de même choisi deux recueils de nouvelles pour l'émission de Lilas :
Miss Moogs va à la mer, de Powys (Thedore) et La belle dame. Sa particularité, fait rare (unique, à ma connaissance) est de mettre sur le devant le traducteur (qui du reste n'a aucun mal pour ce faire puisqu'il dirige la collection), dit traducteur qui s'insurge contre la médiocrité, voire la nullité, de traductions précédentes des mêmes textes et a cette idée (pas mauvaise, et j'en suis le premier satisfait) de consacrer une postface à un bêtisier. C'est savoureux, il est vrai, et prometteur pour la présente traduction puisque je suis assuré de ne pas être trompé. C'est ce qui m'a incité à l'entamer. Hélas, et horreur, si cette traduction est meilleure que celle d'un lointain prédécesseur, elle n'en est pas moins passablement médiocre. Elle colle à ce point à l'original (jusqu'à la systématisation de l'adjectif avant le nom, ou la répétition de « et » dans les énumérations, propre à l'anglais – ou au grec) que n'importe quel anglophone peut pratiquement suivre le texte original en filigrane... Aussi, je n'ai pas besoin de confirmation par l'appui de l'original pour consolider mon opinion au sujet de Lawrence. Sans commentaires...

2 mars 1994