Je viens de monter et d’allumer l’ordinateur, suis complètement épuisé. Ça a apparu il y a une dizaine de minutes alors que je lisais dans le jardin. Mais résumé : petit déjeuner, cigarette avec la suite de Chronique japonaise, Bouvier dans le Hokkaïdo et chez les Aïnous. Tout en lisant, je compare son voyage avec le mien, son récit avec ce que devrait être le mien. Les petites gens, les pêcheurs, les paysans : tout comme Leroi-Gourhan, mais pour des objectifs différents, il côtoie l’ordinaire et souvent la misère. Et moi, qu’ai-je côtoyé ? Hier, Gélase me parlait de lui, de ses multiples voyages, notamment en Inde (« Trois ans pour aller d’Inde au Japon ! »), le plus souvent sans le sou et en partageant, autant que faire se pouvait, la vie des autochtones. C’est un véritable voyageur et à côté de lui je fais figure de touriste. Mais y a-t-il lieu de s’en faire et d’hésiter à poursuivre des carnets de voyage où, de toute manière, il y a « carnet » et « voyage ». Les deux réunis suffisent à donner de l’importance à tout récit tiré d’un voyage (pas très clair). C’est mon carnet et mon voyage (ça ne l’est pas davantage)...