Une fois rentré, j’ai fumé une dernière cigarette en entamant Chronique japonaise. Gélase m’en avait reparlé dans l’après-midi. « Tu as lu Chronique japonaise ? » « Pas encore. J’attends d’avoir fini la mienne. » « Eh bien, tu as tort ! » Cette exclamation, presque comme un cri, a surpris tout le monde et j'y ai senti comme de la colère. Il m'a ensuite parlé avec enthousiasme de celui qu'il était en train de lire, recueil chez Biblio, il me semble. Je lui ai promis de l’entamer aussitôt rentré. C'est ce que j’ai fait. J’en ai lu les premières pages, puis suis allé me coucher. Je l'ai repris dans le jardin après le petit déjeuner. Je m’attendais à un carnet de voyages, raison pour laquelle je l’avais mis de côté (mais pourquoi aurait-il une quelconque influence sur mes propres notes ?). Il n’en est rien. J’en suis à une bonne centaine de pages et pour l’heure il ne s’agit que d’un historique, interrompu, cependant, à un moment donné, par une note au sujet du « jardin sec » (qu'il appelle le « jardin des pierres ») au Ryoan-Ji, qu’il décrit et que j’ai sauté puisque je suis précisément à cet endroit de mon propre récit ; suit une description d’un spectacle de nô. Je l’ai refermé la mort dans l’âme pour me préparer à aller chez ma mère...