Je l’ai fait, et, bien sûr, une fois parti, je n’ai plus su revenir… Mon objectif était San Stae et une terrasse en direction du Rialto. Je me suis arrêté à un petit bar, campo San Cassiano, pourvu d’une terrasse bien éclairée. C’est un bar classique ; la musique de l’intérieur allait fort, mais c’est un bar vénitien, et je suis à Venise. J’ai pris un spritz (j’avais hésité avec un vin blanc) directement sorti de la bouteille, mais ce n’est pas grave, il était bon, et j’étais bien à cet endroit avec Baricco (un peu trop bavard et moins prenant dans cette partie qui concerne des articles pour La Stampa et non plus Barnum qui me semble plus riche par ses sujets et sa compacité ; ici, les articles sont plus longs, souvent le double). Je me sentais parfaitement bien, je lisais, étais à Venise dont je me suis senti tout à coup imprégné, ou plutôt parfaitement imprégné. J’y suis resté trois-quarts d’heure, puis j’ai repris la route pour la Madonneta en ayant à l’esprit une autre terrasse, encore que le spritz commençait déjà à faire son effet (subjonctif) et que ça ait été l’heure du repas. Comme je m’étais déjà perdu dans cette partie, j’ai préféré une route connue jusqu’à San Polo. Ce campo, encore intact – il n’y a que deux terrasses de restaurant –, est magnifique, surtout le soir – mais tout Venise l’est, et je me demande pourquoi je ne sors pas plutôt le soir ou pour le moins en fin d’après-midi. Sur la route du retour, je me sentais parfaitement bien. Il ne manquait plus qu’une rencontre. Elle n’a pas eu lieu…

 

28 septembre 2012