Je lisais Baricco, les épisodes consacrés à Google après le vin, le football, les livres. À un moment donné, je l’ai posé, ai allumé la télé. C’était la RAI 5, un orchestre symphonique, voire philharmonique, qui exécutait une musique que j’ai aussitôt qualifiée de rossinienne, et je m’attendais à ce que le rideau s’ouvre pour découvrir quelques ténors et divas. Non. Ça a continué, c’était de plus en plus ringard, popote, petit bourgeois, musique exsangue qui ne méritait que l’oubli. Mais j’étais curieux de savoir qui en était l’auteur. Cette pièce était en plusieurs « morceaux » tous intitulés en français ; je me suis allé tourné vers la France, mais un Italien aurait très bien pu utiliser des titres français, « pas de deux », « pas solo », « pas d’ensemble ». J’ai tout de même abandonné Rossini pour me rapprocher du XXe siècle sans quitter le XIXe. Massenet ? Delibes ? Ça s’est achevé, il n’y a eu pour tout générique que la publicité; j’enrageais. Qui était-ce ? Et comment le savoir ? Déclic. Google... Je l’ai évidemment trouvé en quelques secondes. Il s’agissait (et s’agit puisque ça continue) de Verdi (avec Chailly à la baguette)… Quoi que puissent faire les « barbares » de Baricco, il y aura toujours un public compassé face à une musique compassée pour reproduire cet instantané d’une époque où d’autres barbares étaient déjà à l’œuvre : les bourgeois...
23 octobre 2014