Les femmes conservent, en général, une certaine élégance ; pas les hommes, ils sont piteux… Je suis bien, là, dans le crépuscule, à demi-grisé par lo spritz (pas de rencontre, aujourd’hui encore)… J’étais sorti en cours d’après-midi, étais allé à Cafoscarina par des chemins détournés (à chaque fois, j’ajoute une petite touche à ma connaissance de Venise – comme si je peignais un tableau, un coup de pinceau à chaque fois pour aboutir à la révélation finale – et un jour, elle sera tout à moi), n’y avais trouvé ni Seta ni Mr Gwyn, mais un essai inconnu, I Barbari ; j’étais ensuite allé à San Pantalon, l’église, par un chemin tout aussi détourné (elle m’avait semblé plus intéressante hier, à la lumière artificielle – deux hommes s’y trouvaient, un prêtre et un jeune homme avec un diable ; « sa come si chiama in francese ? un diavolo ») ; j’étais ensuite allé, en m’amusant à détourner ma route, à la terrasse de San Barnaba… J’ai tout de même fait une rencontre : Gentilescha avec son affreux roquet sur le pont dei Frari, à deux pas du palais-mystère de la photo tout aussi mystère : « Fa freddo ! » « Si, fa freddo... » Je suis passé à la nouvelle supérette de la fondamenta del Rio Marin pour m’acheter du beurre et du pain ; elle est beaucoup plus attrayante que celle de Giacomo et le personnel y est plus sympathique. Je suis sûr qu’elle plaira à Éléonore…

 

22 octobre 2014

 

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