À côté de moi, dans le métro, et alors que je lisais Ocsebib, se tenait un
étudiant noir, ou lycéen, je ne sais pas ; ou je ne sais plus, car il y a
quelque temps les Noirs étaient forcément étudiants. Depuis que je prends le
métro, je remarque qu'il y a beaucoup d'écoliers et de lycéens noirs, signe des
temps ; comme je remarque qu'il y a beaucoup de belles filles, noires ou
blanches, écolières, lycéennes ou étudiantes (c'est la ligne des facs et je
prends le métro aux heures d'entrée et de sortie de cours des lycées). J'aime
les filles du métro (mais m'aiment-elles, elles ?). Bref, il faisait un exercice
d'anglais. J'y ai jeté un œil à plusieurs reprises : il a fait des fautes, et il
était manifeste qu'il peinait beaucoup sur cet exercice pourtant d'un niveau
élémentaire. Je me suis demandé si je devais le lui dire ou non. C'est au moment
où je me suis décidé qu'il s'est levé et est descendu. Je n'ose imaginer le
nombre de copines auxquelles il aurait pu me présenter.
16 janvier 1990 (dans une
lettre à Marcel)