Ce midi, je suis allé dans la galerie acheter le Bibesco, après une hésitation du seul fait qu'il ne s'agissait pas d'une édition ancienne (mon comportement a bien changé depuis quelques mois) ; mais devais-je me priver du plaisir de le lire ? D'autant que le prix est modique et je suis sûr qu'au-delà, j'aurais préféré attendre, même longtemps, de le trouver en ancien.Je l'ai commencé dans le métro, l'ai presque achevé. C'est un étonnant témoignage. Auparavant, je me demandais ce que pouvait dire de Proust une femme qui finalement l'avait très peu vu et connu et à qui il n'avait écrit que quatre lettres. Mais c'était oublier Antoine et Emmanuel, les cousins, ainsi que Fénelon, dont les lettres – du moins celles que Marcel leur a écrites – sont la principale base de ce livre. Mais il y a aussi elle, princesse, elle et son monde, elle et la Roumanie, elle qui est loin d'être insignifiante et dont la plume et le jugement sont tout à fait « intéressants »... Je doute fort qu'il y ait un changement d'ici la fin, et je peux d'ores et déjà te dire que parmi les textes qui concernent Proust et sa connaissance, il s'agit de l’un des plus beaux et des plus marquants qu'il m'a été donné de lire ; l’un des plus importants aussi. Certaines lettres, qui certainement doivent faire partie de la correspondance Plon sont époustouflantes. Plus que jamais, je l'aime, Marcel...