L’APA, Association pour l’Autobiographie,
est le fonds de la mémoire, le musée du journal intime, du journal de bord, de
l’écrit privé. C’est un lieu de dépôt. Y dépose qui veut pourvu
qu’il s’agisse d’une trace écrite de soi (ou, je l’ai
noté en feuilletant, des siens). Philippe Lejeune y collabore. C’est
lorsque je suis rentré en contact avec lui que j’ai commencé à y envoyer
régulièrement la série des Journals. Pour chaque envoi, je reçois un
récépissé. Pour le reste, je sais simplement que tout est consultable par qui
le veut (c’est à disposition du public, en somme). Je ne me suis jamais
posé la question de la manière dont ça se passait, mais je devais
m’imaginer que chaque document reçu était enregistré, puis archivé, c’est
tout. En vérité, je viens de le découvrir avec un certain étonnement, les
choses ne se passent pas de cette manière, manière froide et administrative. Le
document, une fois arrivé au siège à Ambérieu, est en effet catalogué, puis
« part vers » [sic] un groupe de lecture, puis suit une lecture en
« sympathie » (je ne suis pas sûr de comprendre de quoi il
s’agit) d’où ressortira un écho. Tous les échos de tous les documents
sont alors répertoriés, classifiés et enfin réunis dans un ouvrage qui paraît
une fois tous les deux ans et recensent tous les dépôts faits durant cette
période. Ça s’intitule Garde-Mémoire et j’ai reçu hier le n°
5 qui couvre les années 2000-2001. J’en fais partie…