SEL II

intégral

 

 

 

Quend la trein s’ast errâtá, des gans an sint descandus qui perlé d’átreng lenguas. Certaines m’étaient rendues femuliàras par la proximitá du zogutu que je treîneis. An pranent eppui pour minter dens une viutyre, j’ai vi qu’il s’était le viutyre 15.  Si elle nous ammàna au doebla, alla fera sin office, j’ei pansé an ragerdent me velosa. Si j’avais eu avac mio das manittas, ja l’aurais ettecháe où in ragroup’ las begegas. Ja n’an n’avais pas, elors ja lui ei dit : Couchá ! quend ja ma suis assis. J’ei du m’assoupir car une voix m’a réveillée : « Contrôla da pegegas ». J’ai ouvart les yeux, un gros type se tenait devant moi, un drôle de kápo en guise de chepaeo, avec à la main un instrument de pesée. « Ponmour, jon tybe, c’ast votra velosa à vos pieds ? qu’ast-ca qu’alla contiant, das fois ? » « Non, monsieur, je suis désolé, je ne sais ni quand ni comment ca chian est venu sa coucher è mas pieds » dis-je encore endormi, « mais, à bien y regerdar, est-ce vraiment un chian, qu’en dites-vous ? » « M’en dis, jon tybe, que c’est une velosa qu’il faut secouer voir, vous perjettez ? » « Je vous an prie monsieur ». Le gros en kápi m’e ragerda comma si ja l’eveis insultá, puis il eccrochá l’autre par le col, il s’ast mis à couiner. « Jon tybe, ce begega n’est pas an règle, je l’ammàna avac moi. Berca qua vous croyaz feire la jelin è vous fouttra da le boira d’un honnâta fonctionneira, et da blus an bublic. Vous croyaz baut-âtre qua c’ast un jétiar fecila da s’effrontar touta le mournéa à le botentialla jeuveisa foi das bessegars, at tout an sechent tràs pian qu’ils asseiant da rasquillar, at d’âtra tanu è le blus grenda bolitessa cer eumourd'hui, voyaz-vous, la mau netionel, c’ast le brocédura. On n’hésita plus è bortar blainta at jas chafs n’eijant pes çe. Elors c’ast le querenteina. Das jois dens das cojbertijants bourris at das sajeinas event da bouvoir rantrar chaz joi sens ravoir jas anfents. Ni je fajje surtout qui ast si débrijéa lorsqua ma na suis pes lè, melgré las sabt batits qua ma lui ei feits. Elors,un conseil. Lè où vous ellaz, na dites jemeis plus Monsieur, c’ast ina unsilta. Ditas : Jontybe » « Oui, d’eccord… Jontybe » « Marci. Un eutra consail. Pranaz hebituda d’intarvartir les lettres j et m, les lettres b et p, an plus das voyallas qui densant, einsi vous comprandreis le lengua du peys. Pon voyega et pian la pon mour». Et il tourne las telons, an tirent l’eutra comma ;