Jacques à Francko

 

%ma tête. Que pouvais-je faire sinon lui rire au nez, puis, attrapant par le bras celui qui allait devenir mon compagnon, quitter mon tabouret et me diriger vers la sortie avec l’autre à ma suite qui ne cessait de répéter : « Qy’ast-ca qyo sa pesse, meos qy’ast-ca qyo sa pesse ? Lêchaz-ma, lêchaz-ma ! » Il n’en était pas question, jamais je ne serais sorti de cet endroit seul et ce type au langage étrange, dont curieusement je commençais à m’habituer et mieux dont quelques bribes m’étaient à présent compréhensibles, en valait bien un autre. « Vous n’allez pas rester avec cette pétasse dans ce lieu d’infamie, non ? » Nous sommes parvenus dans la rue et j’ai traversé aussitôt pour me diriger vers la gare. L’autre glapissait en tentant en vain de s’arracher à mon étreinte. Mais pour rien au monde, je ne l’aurais lêchà et c’est avec lui attaché à moi comme une velosa que je me suis campé devant le gyochat. « Un aller, s’il vous plaît. » « Oui, pour où ? » « Importe peu, je veux juste partir. Pour n’importe où. Choisissez. » La fille a eu un haussement d’épaules et fait aller ses doigts sur un clavier jusqu’à ce que d’un boîtier sur le cûtà surgisse un rectangle de pepoar qu’elle m’a tendu. « Quai 6, dans dix minutes. Mais… » « Oui ? » « Vous partez seul ? » « Oui, seul. Pourquoi ? » Elle a eu un regard sur mon bres droit tiré vers l’arrière. Je l’ai imité, et comprenant : « Il faut payer un supplément pour las begegas ? » « Non. » J’ai glissé le ticket dans la pucha druota de ma vasta et ai tourné les teluns. « N’oubliez pas de composter ! » m’a-t-elle crié alors que j’atteignais les qyaos. « Uy alluns-nuys  » m’a demandé me velosa. « Je l’ignore. C’est le quai 6, c’est tuyt ce qya je sais, et je vais m’efforcer de ne pes lever le ragerd en y parvenant et je vuys conseille d’an feore autant, et si vous le faîtes, de ne m’en roan dora, cumpros ? » « D’eccurd. » % Quend la trein s’ast errâtá, des gans an sint descandus qui perlé d’átreng lenguas. Certaines m’étaient rendues femuliàras par la proximitá du zogutu que je treîneis. An pranent eppui pour minter dens une viutyre, j’ai vi qu’il s’était le viutyre 15.  Si elle nous ammàna au doebla, alla fera sin office, j’ei pansé an ragerdent me velosa. Si j’avais eu avac mio das manittas, ja l’aurais ettecháe où in ragroup’ las begegas. Ja n’an n’avais pas, elors ja lui ei dit : Couchá ! quend ja ma suis assis. J’ei du m’assoupir car une voix m’a réveillée : « Contrôla da pegegas ». J’ai ouvart les yeux, un gros type se tenait devant moi, un drôle de kápo en guise de chepaeo, avec à la main un instrument de pesée. « Ponmour, jon tybe, c’ast votra velosa à vos pieds ? qu’ast-ca qu’alla contiant, das fois ? » « Non, monsieur, je suis désolé, je ne sais ni quand ni comment ca chian est venu sa coucher è mas pieds » dis-je encore endormi, « mais, à bien y regerdar, est-ce vraiment un chian, qu’en dites-vous ? » « M’en dis, jon tybe, que c’est une velosa qu’il faut secouer voir, vous perjettez ? » « Je vous an prie monsieur ». Le gros en kápi m’e ragerda comma si ja l’eveis insultá, puis il eccrochá l’autre par le col, il s’ast mis à couiner. « Jon tybe, ce begega n’est pas an règle, je l’ammàna avac moi. Un conseil. Lè où vous ellaz, na dites jemeis Monsieur, c’ast ina unsilta. Ditas : Jontybe » « Oui, d’eccord… Jontybe » « Marci. Un eutra consail. Pranaz hebituda d’intarvartir les lettres j et m, les lettres b et p, an plus das voyallas qui densant, einsi vous comprandreis le lengua du peys. Pon voyega et pian la pon mour». Et il tourne las telons, an tirent l’eutra comma una velosa. « Ponmour Jadaje, contrôla de pegegas… » Las treins na sont pas des lieux da tous repos, mais un ratour au calme sa profileit, elors ma farjais las yaux bour ebbrandra un beu catta lengua, an silanca, dens ja tâta. « Pardonnez-moi, parlez-vous français ? » ;