Jacques à Guy
&j’avais bien sûr assez vite détourné les yeux de cette femme pour les plonger, crénom de nom, dans mon Stout, un fameux Stout sirupeux, âcre et sucré, comme j’aimais en boire dans ce pub de Londres où je passais mes soirées, le nez plongé dans le verre, mais l’homme m’avait rejoint pour s’asseoir à côté de moi. J’ai craint le pire, l’a-t-elle senti ? Presqu’aussitôt, elle nous a rejoint en emmenant son siège avec elle et lui a dit : « Arrête ! ». Comme par magie il lui a obéi, c’était incroyable, ce type qui nous avait tant gavés à jouer au maître de la parole se tassait devant cette femme. Non ! Comment y croire ? Avait-il trop bu ? Qu’avait-il entendu au travers de ce mot ? vu au travers de cette femme quand elle s’était approchée avec son siège ? Un maître du silence ? D’un seul mot elle venait de lui imposer, ça m’a emplit soudain d’une grande tendresse pour elle et, nom de dje, je me suis mis à la regarder d’un sourire, comment dire, béat, oui c’est cela, béat, la bouche ouverte, comme un gamin peut l’être au cirque devant une sirène qui réalise un fantastique numéro de funambule, dans une musique de rêve. Elle, crénom de ma, m’a vu ainsi, perdu dans un spectacle dont elle ne pouvait pas vraiment savoir qu’elle en était le centre, et elle a souri, un peu gênée de cette absence, de ce retrait du monde dans laquelle elle, crénom de nœud, me trouvait. Puis, comme pour, crénom de nœud, me ramener à elle, et à ce lieu improbable que je n’arrivais pas à quitter, s’adressant à moi puis à lui, elle a dit : « Qu’est-ce que vous prenez ? C’est ma tournée. » Nous avions tous déjà un peu bu, mais pas trop – je veux dire que passé un certain point on ne sait plus si on a bu beaucoup ou pas, j’ai même l’impression d’oublier parfois que je bois, ou que j’ai bu – de sorte que le trio étonnant que nous formions maintenant semblait possible, dans le silence qui venait soudain de se faire. N’osant plus la % fixer trop souvent, crénom de nom, mon regard traînait du côté de ses jolies jambes croisées sur le tabouret et sans l’entendre, l’homme, mais pas celui dont elle venait de réussir à clouer le bec, l’autre homme, celui que, nom de djan, j’entendais en fond, il, crénom de nœud, me berçait de ses paroles. Ah ! Vous souvenez-vous de l’autre homme ? Comment l'oublier ? Celui-l..., nom de dje, je l'appelle « non... » p...rce qu'il retient les sons « ... », les occulte et les empêche d'exister dans l convers...tion, au point de rester quelque fois bouche bée comme un ...bruti ...vant de p...rvenir ... sauter ce son. Ç... rend l... convers...tion pénible. Lui – crénom de noeud – me reproche, et au monde entier, le défaut qu'ont ses environs de précéder le son « je » de l'expression « nom de dje », le son « mon » de « crénom de nom », le son « me » de crénom de nœud », et ainsi de suite dès qu'il ...pproche des environs. C'est ainsi que s'il vient, nom de dje je n'ai p...s le choix, nom de dje je deviens myzaute. ...lors myzaute, dev...nt ce type insupport...ble, dej... rendu teigneux, colérique et vindic...tif p...r l'autre, le bell...tre, soi dis...nt maître de l... p...role, myzaut s'est trouvé dépité au moment où c'est ...rrivé. C...r le maître de l... p...role ... voulu dire : mais aucun son n'est sorti. Ce n'était p...s comme myzaut l'...vait souhaité p...rce que myzaut n'en était p...s déb...rr...ssé, mais son bec était cloué, c'était bien fait. Du coup, l'autre homme est remonté un t...ntinet dans l'estime de myzaut. Non pour longtemps ! C... mom...nt précis fut c...lui qui vit v...nir l... s...ul êtr... au mond... qu... j'aurais souhaité n... p...s voir, celui qui m...nge ls « ... ». Non, p…s lui ! Ni une ni d…, Nom d… Djé, j’ai fait c… qu’il f…llait : ouv…rt l… bouch…, …spiré un gr…nd coup pour l’…v…lr. Il … voulu résist…r mais d’un coup d’un trait j… l’ai bouffé, puis vomi, d’un f…meux rot de Stout. Dég…gé, …v…lé l’…v…leur des « e » ! Restait … s’occuper de l’autre. Qui d… nous …llait s’en ch…rger ? ;