1996
*
1er novembre
Wilfried m’a appris que son ami l’avait appelé le soir même. Il n’avait pas encore écouté la cassette, mais notre rencontre l’aurait « enchanté ». Je ne pense pas que ça mènera quelque part, mais c’est tout de même encourageant. À suivre...
Suite à la tournure qu’ont prises mes relations avec V., je me repose la question de sa présence dans le projet. J’ai envie de l’en retirer, de ne plus rien laisser d’elle. Ou alors, et un jour ça viendra, lui en parler, demander son avis…
8 novembre
Répétition avec Thierry, Philippe et Jacques, puis lapin de Jacques et de Marek, aucun signe de vie. La répétition s’est tout de même faite avec Jean-Marie et Thierry...
(V. est passée à l’appartement, je n’en reviens pas encore…)
11 novembre
Je suis allé chez Mia, nous avons enfin abordé Zita. Elle était très intimidée. Sa voix était un tout petit murmure que j’ai eu du mal à faire s’élever ; du reste, je n’y suis pas parvenu. Ça a été court, je devais partir. À suivre...
J’ai passé une partie de la journée d’hier et d’aujourd’hui à la constitution du second* bulletin de Journals...
* deuxième (note du 31 août 2021)
17 novembre
J’ai achevé la maquette du second bulletin, ai testé sur Childéric et Fanny celle du premier. C’est positif...
La fin du mois approche et je n’ai toujours pas relancé les musiciens, et pour l’heure, rien ne m’incite vraiment à le faire, et ça ne me chagrine pas plus que ça...
Olivette renonce à la conception du coffret. Je m’y attendais, mais je pense que c’est trop gros, trop lourd ; moi-même m’y perds ; j’y ai souvent réfléchi et je n’ai pas la moindre idée. Comment pourrait-elle en avoir, elle pour qui le projet doit être d’une complète irréalité ? Il ne me reste plus qu’à m’en charger seul – mais comment ? et dans quel sens ? ne devrais-je pas tout revoir depuis le début, c’est-à-dire le « journal » dans son ensemble et non la partie partitions (partie tion) dont l’édition en coffret serait peut-être préjudiciable à la réalisation scénique ?...
18 novembre
La fin du mois et de l’année approchent et je n’ai toujours rien relancé. C’est exactement comme si je m’en fichais. Et dans le fond, je crois bien que je m’en fiche...
Pacôme m’a dit l’autre jour que c’était bien, de temps à autre, de faire une longue pause. En l’occurrence, je ne suis pas sûr que ça soit souhaitable, ni même approprié...
(V. est revenue me voir…)
27 novembre
Je suis allé chez Valérie…
30 novembre
Marek est souffrant, Jacques travaille. C’est dire que les répétitions vocales sont interrompues, reportées à une date ultérieure, sans doute à la mi-décembre. C’est dire aussi que toute activité liée au projet, en exceptant le bulletin qui en est tout de même une part, s’est arrêtée. Ça ne m’inquiète pas outre mesure...
Je me suis tout de même décidé à retirer la photo d’Irène Jacob au-dessus du piano. Elle n’a plus rien à y faire. Ce substitut n’a plus le moindre sens – encore que la ressemblance qu’elle entretient avec V., sur cette photo, précisément, et davantage dans l’expression, l’attitude que dans les traits proprement dit, m’ait longuement fait hésiter à l’ôter de ma vue...
9 décembre
Je m’assois face à l’impression du condensé, bien décidé à entamer sérieusement la constitution du texte pour L’Apéritif. Je survole les premières pages, prends quelques notes. Une heure plus tard, je suis complètement découragé...
Répétition avec le quatuor, mais incomplet, Marek n’est pas venu. J’ai pris sa place à la basse. Nous avons revu Fête-Dieu, avec un relatif succès, puis les quatre premières mesures de N.D. du Carmel : à ma grande surprise, l’accord était presque parfait. Je craignais, après tant de temps d’interruption, que ça soit laborieux ; c’est tout l’inverse qui s’est produit. Ça me redonne confiance...
Léo est passé pour que Thierry et moi lui fassions entendre les premiers essais de ses lieder ; Jacques l’accompagnait. Nous en sommes venus à parler de Journals, puis du théâtre, de la scène. Je me suis aperçu, en en parlant, puis en les écoutant, que, paradoxalement, la version « opéra » de Journals est plus claire dans mon esprit. J’en ai une vision plus précise, et de ce fait, je me demande si je ne vais pas poursuivre l’écriture du déroulement plutôt que de chercher une règle, un fil, une « loi » (dixit Léo l’autre jour) à l’écriture de L’Apéritif...
En janvier, je relance les musiciens (mais en même temps, je cherche la véritable raison d’être des enregistrements ; ils me paraissent tout à coup superflus ; superfétatoires)…
Plus que jamais, c’est le brouillard...
J’ai suggéré à Jacques de jeter un coup d’œil au dossier pour des idées de mise en scène...
21 décembre
Marek est de retour ; cela faisait pas loin de deux mois que nous ne l’avions vu. Il s’y est très vite remis, c’est encourageant... Nous avons revu Fête-Dieu qui prend sa forme (mais Jean-Marie achoppe toujours sur son la bémol final)... Puis Notre-Dame du Carmel : grosses difficultés d’accord, puis de rythme à partir de la dixième mesure. Cette pièce est décidément très difficile...
Richard se remet à la trompette. J’attends encore un peu avant de le relancer au sujet des pièces solo du Journal musical.
Pour le reste : accalmie... Je n’ai pas du tout la tête à ça...
25 décembre
Répétition, le quatuor au grand complet. Nous avançons dans N.-D. du Carmel. Cela prend tournure. Un ravissement. Nous nous revoyons en janvier...
Tout doucement, je m’affirme dans mon nouveau rôle de « chef ». Quelle griserie !...
1997
*
7 janvier
Première répétition avec le quatuor, galette, champagne pour la nouvelle année. Nous abordons la dernière partie de N.D. du Carmel. C’est un peu laborieux au départ. Marek se plaint de la gorge, peine un peu, mais vers la fin, il y a eu quelques instants de bonheur...
(Je dirige ferme toute l’équipe : personne ne moufte…)
9 janvier
J’ai répété avec Thierry Das verlassene Mägdlein de Wolf. Nous avons enregistré (je suis toujours aussi lamentable au piano). Puis Line est arrivée, nous avons travaillé un quatre-mains de Bartók. Joie…
10 janvier
Coup de fil à Valérie que je n’ai pas vue depuis un mois. Dernières nouvelles : elle tourne, travaille beaucoup. À son activité et à son travail, je n’ai que l’apathie à opposer. Inertie, mollesse. L’imminence de la fin de La Collection ne m’incite guère à préparer le numéro X. Je n’ai toujours pas trouvé l’énergie nécessaire pour prendre répertoire et téléphone et passer la dizaine de coups de fil destinés à la relance de l’opération Journals, qui me semble de plus en plus lointaine, floue ; un halo, et, le temps passant, elle ne va faire que s’éloigner. Demain, je le fais. Juré...
12 janvier
Je n’ai pas décroché le téléphone, remets encore le moment de le faire...
13 janvier
J’ai tout de même décroché le téléphone, pour appeler Yann, tout d’abord. Je n’attendais d’autre réponse que celle de son répondeur et c’est bien son répondeur qui m’a répondu. Je lui ai laissé le soin de me délivrer son message suite auquel j’ai laissé le mien. Il n’y a vu aucun inconvénient, nous nous sommes quittés bons amis. Puis ça a été le tour de Marie : elle m’a dit qu’elle me rappellerait dans les dix minutes, j’ai attendu une heure avant de le faire moi-même. Elle m’avait oublié. Elle est toujours partante, mais m’a demandé de commencer par les pièces d’ensemble, « pour se remettre dans le bain ». De mon côté, j’avais pensé aux pièces solo. Ça m’a interloqué et je n’ai plus su de quelles pièces d’ensemble il s’agissait. Il y avait un quatuor, puis une pièce pour tuba et alto, non ? Et ensuite ?... Il me semble que moi-même aie besoin de me remettre dans le bain, tout revoir, tout réorganiser... Je la rappellerai dans huit jours...
(C’est le soir, je remets les autres coups de fil à demain. Demain matin, pour commencer, seul où Guy M. est chez lui...*)
* c’est-à-dire ? seul jour où il est chez lui ? (note du 7 septembre 2021)
15 janvier
Répétition chant. Nous attendons Marek qui ne vient pas. Je commence à me poser des questions à son sujet. Nous répétons tout de même, mais c’est chaotique, nous n’avançons pas d’un pouce (et comment le pourrions-nous dans ces conditions ?).
(Mais qu’ai-je à reprocher aux autres, alors que je fais preuve de plus en plus de laxisme vis-à-vis du projet en général ? Encore que « reprocher » ne soit pas le mot, et, à ce propos, Thierry m’a appris que Marc n’était pas très content de ce que j’avais dit de lui dans le bulletin I. Cela m’étonne un peu, car il ne s’agissait pas de reproches envers lui, je n’avais fait que rapporter mes impressions de cet enregistrement. Si reproches il y avait eu, je les lui aurais faits verbalement, ou, pour le moins, ne les aurais pas publiés. Il s’agissait simplement pour moi, à ce moment-là, de faire part d’une incompréhension entre un interprète et un auteur. Il est possible que Marc n’y soit pas à son avantage et en relisant, je me suis rendu compte qu’effectivement il y avait lieu d’être froissé. Ce n’était évidemment pas mon intention. Je vais lui en parler... Je me suis aussi rendu compte que pour ce bulletin, premier du nom, dont je n’avais pas la maîtrise, maîtrise de la rédaction, de la confection, justement parce qu’il s’agissait du premier, avait primé le souci de la fidélité et de la précision : fidélité au manuscrit, précision du rapport, de la transcription...
De ce fait, j’ai peut-être eu tendance à omettre les autres, l’autre, dont je parle et qui, à ce moment-là, celui de la transcription et non de la rédaction, devient une sorte de personnage. Sorti du contexte du journal, il perd de sa substance d’être vivant pour prendre le nom de personnage. Il se met au service d’une construction, celle du bulletin, qui n’est plus la somme de fragments de journals (d’une réalité donc ?), mais un livre. C’est du moins, je l’ai déjà souligné, vers cela que je voudrais le voir se tendre : un livre. (Mais quelle part y ai-je exactement ? À bien y réfléchir, la même, car si je considère Quelque jour en décembre – et je pense à l’instant que la majuscule s’imposait : Décembre –, qui est aussi une somme de fragments de journals, je me rends compte qu’il en est de même pour moi : j’y suis aussi un personnage... À développer.)
(Mia m’a aussi gentiment reproché la note qui lui est consacrée dans le bulletin II, p. 43. Dire qu’elle n’était pas chanteuse signifiait simplement et exactement qu’elle ne l’était pas de métier ; pour elle, cela signifiait qu’elle ne savait pas chanter... C’est tout de même regrettable…)
17 janvier
Il suffisait de le décider : s’asseoir au bureau, se saisir du répertoire, puis du téléphone et composer le premier numéro. C’est ainsi que je n’ai pas eu :
- Yann, répondeur ; aucune surprise de ce côté-là. Je me suis préparé, me suis armé. J’ai laissé un message, mais m’attends à une longue succession d’appels sans réponse ;
- Marie-Noëlle, mais c’est sa mère que j’aie eue : Marie Noëlle vit désormais à Dunkerque. Sa mère m’a laissé son numéro, je l’ai appelée, pas de réponse ;
- Isabelle. Répondeur. Je n’ai pas laissé de message. Je rappellerai demain ;
- Didier P. Une femme m’a répondu, j’ai laissé un message…
Mais j’obtiens :
- Bernard. Longue conversation. Il me remercie pour les bulletins. Je le remercie, moi, pour sa participation. Nous nous remercions, prenons des nouvelles. Lui et Aiko seront très pris jusqu’à la mi-février. Il me conseille de les rappeler le 13, et en profite pour me communiquer deux dates : Aiko en solo, à la MAC, le 12 février ; lui-même en quatuor, le 9, au Nouveau Siècle. Je m’y rendrai. Cela me fait penser que j’essaye en vain de contacter Christophe, l’ami de Tibère, qui, entre autres choses, compte monter Histoire du soldat et cherche un (une) percussionniste. J’avais évidemment pensé à Aiko ;
- Marcelle, via Samantha qui décroche. Toutes deux et René sont toujours partants. Je les rappelle ultérieurement pour fixer des dates...
Quant à Guy, je l’appellerai mardi. Restent Marc et Christelle, que j’avais oubliés dans la liste ; mais que puis-je leur proposer pour l’instant étant donné qu’il ne leur reste que des pièces d’ensemble où le sax baryton est toujours absent ? Et je pense tout à coup à cette chanteuse dont m’avait parlé Richard il y a un temps. Où ai-je fourré son numéro ?
Reste aussi Anne et sa demi-douzaine de pièces solo. Où en est-elle ? La rappeler demain...
(Bernard pense toujours que le problème du tromboniste basse sera facilement réglé. Seule condition : attendre la répétition à l’orchestre d’une pièce qui comporte une partie pour trombone basse. C’est comme cela que j’apprends, avec un certain étonnement, que le trombone basse ne joue que du trombone basse. Étant donné le répertoire dans lequel s’inscrit l’instrument, pas loin du zéro, quand le tromboniste basse joue-t-il ?)
Je retrouve à l’instant le nom et le numéro de la chanteuse...
(Il me semblait bien qu’il manquait quelqu’un : Jean-Claude Descamps, le trompettiste qui en février devait me rappeler, et Charlie Virgogne, le sax par lequel je n’avais eu d’autre proposition que l’attente – du sax baryton, bien sûr...)
18 janvier
Valérie est passée. Elle déménage, va partager un appartement avec un « copain ». Elle m’a parlé de Pacôme et a renoncé à se rendre chez STAZI où elle risquait de le rencontrer. Je l’ai sentie très triste, amère ; manifestement, il compte encore beaucoup pour elle... Nous avons reparlé de Frescobaldi pour la fête Chocolat. Je pense renoncer, puis lui ai assuré que je ferai le maximum pour que ça se fasse. Nous avons fixé la première répétition au 31 janvier, mais je ne suis vraiment pas confiant et je doute fort d’y travailler d’ici là, surtout avec Odile en tête, qui occupe de plus en plus mes pensées. Je ne cesse d’imaginer mon entrée ce jour-là, dans cette salle inconnue, les quelques marches à gravir pour atteindre l’estrade, l’estrade en elle-même et moi surplombant la « foule ». Je suis tendu comme un arc à cette seule idée... Elle m’a dit qu’elle avait trouvé un bassoniste pour la seule et unique pièce (solo) que je lui avais consacré*...
Nous avons pris quelques dates, je vais devoir passer des coups de fil pour les confronter à celles que Marie Noëlle et Isabelle me fourniront lorsque j’aurais réussi à les contacter…
J’ai vu Anne au vernissage chez STAZI ; elle n’a pas beaucoup de temps, n’est pas prête pour ses pièces solo...
* Augustin de Capistran (note du 7 septembre 2021)
19 janvier
Divers coups de fil. Seuls Christophe et Marie Noëlle répondent. Détails à plus tard, je suis fatigué...
20 janvier
Hier, fatigue, aujourd’hui, tension. Odile m’accapare complètement, je n’ai que ça en tête et dans le creux de l’estomac... J’ai appelé Christophe, le clarinettiste. Déjà, durant notre courte rencontre, je lui avais dit qu’il restait peu de pièces pour clarinette et qu’il ne s’agissait que de pièces d’ensemble, et que, de toute manière, il y avait Marcelle, que je me voyais mal « mettre de côté ». Entre temps, j’avais vu Boniface qui cherchait un clarinettiste pour un quintette de sa connaissance, j’avais pensé à Christophe ; puis il y avait eu Tibère qui m’avait appris que Christophe comptait monter Histoire du soldat et cherchait un percussionniste, j’avais pensé à Aiko (j’ai dit tout cela, non ?). J’en ai fait part à Bernard qui m’a demandé s’il ne recherchait pas aussi un violoniste. Christophe est enthousiasmé. Quoi qu’il en soit, il nous a paru plus judicieux de nous rencontrer. Vendredi... À suivre...
Marie-Noëlle a un poste de professeur de musique à Dunkerque jusqu’à la mi-mars, puis elle retournera à Douai pour un remplacement au Conservatoire. Elle est toujours d’accord pour participer au projet, mais m’avoue qu’elle n’a pas touché à son instrument depuis septembre. De ce fait, elle ne peut rien me promettre pour l’instant, mais pense tout de même revoir les pièces solo cette semaine. Elle sera à Lille ce weekend ; nous nous verrons certainement...
Bernard m’a donné ses dates, Valérie les siennes. Il me reste à contacter Isabelle (répondeur depuis vendredi, je ne laisse pas de message – il faudra d’ailleurs que je pense à m’en procurer un, de répondeur). Quelles que soient ses dates, rien, en ce qui concerne les quatuors, ne pourra se faire avant la semaine du 17 mars... Valérie pense qu’au moins une répétition sera nécessaire. Je le pense aussi...
Demain, je contacte Guy... Pas de nouvelles de Didier P. (mais que puis-je lui proposer pour l’instant ?). Je pense tout à coup qu’Isabelle a deux duos à exécuter avec Bernard.
Répétition chant, tout le monde est présent, il y a une nette amélioration de l’ensemble. La mise en place de N.-D. du Carmel est presqu’achevée. La fois prochaine nous abordons les nuances. C’est là que je dois véritablement intervenir en tant que chef. Il est un fait que j’ai gagné en assurance, mais je suis encore loin d’être à l’aise. Il y a le fait de diriger, d’une part ; mais surtout celui qu’il s’agit de chant, c’est-à-dire des signes, des codes que j’ignore, l’approche d’un domaine qui m’est étranger, une technique de « conduction » qui avec l’instrument n’a rien à voir : un chanteur n’est pas un instrumentiste ; c’est un rapport direct avec l’autre qui demande de la finesse, du doigté, de l’intelligence, une certaine psychologie (ai-je tout cela ?)...
C’est un rapport de corps, de transmission directe, il ne suffit pas de battre la mesure. Mais tout cela n’est pas très clair dans mon esprit. J’avoue qu’il y a là quelque chose qui m’échappe. Peut-être est-ce simplement dû au fait que j’ai encore beaucoup de mal à saisir le caractère d’exigence qu’impose le « rôle » de chef, et, de même, celui de compositeur, puisqu’en l’occurrence je suis les deux. Je pense qu’il y a chez moi un défaut de perception du système chef/compositeur-interprète, c’est-à-dire : le chef/compositeur demande, exige, commande, dirige ; l’interprète écoute, répond, obéit. Je serais plutôt enclin à laisser l’initiative à l’interprète ; en tout cas, d’attendre de lui une part d’initiative. Étant donné le caractère amical de nos rencontres, cette part existe et c’est favorable, bénéfique. Mais en vérité, c’est une erreur : quels que soient les rapports entre interprète et chef, l’interprète est en état d’attente, tandis que le compositeur doit être en position de demande. Les deux ne peuvent se confondre. (Mais dans ce cas précis, comment peut se manifester cette demande dans la mesure où je n’ai qu’une vue assez floue de la pièce, et même des pièces, puisque ce n’est pas spécifique à N.-D. du Carmel, loin s’en faut ?...)
22 janvier
Coup de fil de Guy. Il n’a rien perdu de son enthousiasme et me propose de nous voir le samedi 8 février lors d’un concert qu’il donne avec son quatuor. « Ce sera l’occasion de nous entendre et de faire connaissance avec les autres instrumentistes », dit-il...
Je n’ai passé aucun coup de fil. Il faut pourtant que je contacte Isabelle, Didier P., Marc et Christelle, et rappeler Marie pour Trinité avec Marc et Christelle (d’un autre côté, Richard est très pris en ce moment, alors il serait peut-être préférable d’attendre qu’il soit disponible pour fixer des dates)…*
* je ne sais pas pourquoi je n’ai pas pensé à assurer l’enregistrement moi-même comme je l’avais fait à quelques reprises (note du 7 septembre 2021)
25 janvier
J’ai vu Christophe, lui ai tout expliqué en détails, lui ai montré les partitions. Je me suis alors aperçu qu’il restait encore cinq pièces d’ensemble avec clarinette (dont quatre avec sax baryton, que je n’ai toujours pas trouvé – et que du reste je ne cherche pas). Au départ, incompréhension de part et d’autre, il pensait que les pièces solo n’étaient pas encore enregistrées, ou du moins il n’avait pas bien saisi leur objet et pensait que les enregistrements n’étaient pas définitifs. De ce fait, lorsque je lui ai expliqué qu’il n’était pas question de toucher aux pièces exécutées par Marcelle, je me suis demandé si les pièces d’ensemble pouvaient l’intéresser (j’ai cru déceler une certaine déception chez lui au sujet des pièces solo – il les a lues avec un intérêt manifeste). Non, au contraire, il est même prêt à tenir les parties de clarinette basse pourvu que je lui en trouve une... Nous avons parlé d’Histoire du soldat qu’il a l’intention de monter dans sa version première. Mais il est depuis peu à Lille – il vient de Strasbourg où il a dû renoncer à entamer une carrière professionnelle – et ne connaît pas de musiciens. Je lui ai parlé d’Aiko et de Bernard, de Valérie, de Yann, tous musiciens qui seraient disposés à collaborer à son projet (parlant de Yann, je n’ai toujours aucune réponse à mes messages). Il semble ouvert à toute proposition. Je lui ai remis un exemplaire de Journals. « Je te rappelle au plus vite », m’a-t-il dit...
26 janvier
Jacques m’a appelé, il était en train de répéter la partie « basse » de Philippe et Jacques. Il m’a demandé de la lui chanter au téléphone, répondeur branché ; j’ai trouvé plus « pratique » et plus judicieux de lui faire une copie de l’enregistrement synthétique. « D’accord, je passe. » Je lui ai fait une série de sept copies à la suite sur une face de cassette et lui ai proposé de prendre ma place, puis, ça pouvait être plus intéressant, de réaliser les trois combinaisons : Thierry et moi, Thierry et lui, et lui et moi. Nous choisirions la meilleure comme enregistrement définitif... Nous en avons profité pour survoler Henri-Joël, pièce extrêmement complexe qui demandera beaucoup de travail...